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Düsseldorf. Opernhaus. 27-IX-2018. Richard Strauss (1864-1949) : Arabella, opéra en trois actes sur un livret de Hugo von Hofmannsthal. Mise en scène : Tatjana Gürbaca. Décors : Henrik Ahr. Costumes : Silke Willrett. Lumières : Stefan Bolliger. Avec : Sami Luttinen, Graf Waldner ; Susan Maclean , Adelaïde ; Gabriela Scherer, Arabella ; Anja-Nina Bahrmann, Zdenka ; Michael Volle, Mandryka ; Jussi Myllys, Matteo ; Cornel Frey, Graf Elemer ; Dmitri Vargin, Graf Dominik ; Ste Günes Gürle, Graf Lamoral ; Nora Friedrichs, Die Fiakermilli ; Romana Noack, Kartenaufschlägerin. Chœur du Deutsche Ope ram Rhein (chef de chœur : Patrick Francis Chestnut ; Düsseldorfer Symphoniker ; direction : Axel Kober.
Pour trois représentations, l'Opéra de Düsseldorf reprend Arabella dans la mise en scène de 2015 de Tatjana Gürbaca. C'est pourtant la distribution qui mérite le détour.
L'Opéra de Düsseldorf l'annonce comme un événement majeur : avant de prendre la route pour le MET de New York, Michael Volle fait escale aux bords du Rhin pour trois représentations d'Arabella de Richard Strauss. Et l'événement a lieu. En effet, le baryton allemand dispose de tous les atouts nécessaires pour incarner un Mandryka des plus convaincants : le physique du rôle, le sens du texte et surtout une voix aux multiples facettes. Longue et grande, elle n'a aucun mal à dépasser un orchestre souvent très fourni. Et pourtant, elle possède une souplesse hors normes pour rendre justice aux moments d'introspection.
Contrairement à Volle qui promène son Mandryka aux quatre coins du monde, Arabella est une prise de rôle pour Gabriela Scherer (d'ailleurs Mme Volle à la ville). Est-ce une straussienne née ? Au premier acte, on se permet d'en douter. La voix, un peu raide, prend du temps à se libérer ce qui contraste avec l'apparence très girly voulu par la mise en scène. Mais petit à petit, la voix, s'épanouit jusqu'à une scène finale d'anthologie, lumineuse et émouvante.
La distribution des autres rôles est très convaincante, à une exception près. Relevons notamment le Waldner très en voix de Sami Luttinen, l'Adelaïde superbement caractérisée de Susan Maclean, l'Elemer vaillant de Cornel Frey et la Fiakermilli pétillante de Nora Friedrichs. Matteo, lui aussi, est entre de bonnes mains. Jussi Myllys est peut-être un rien léger pour ce rôle aussi difficile qu'ingrat, mais triomphe sans sourciller des périlleux aigus du troisième acte. L'exception concerne la Zdenka d'Anja-Nina Bahrmann. Si elle incarne à merveille la jeune fille déguisée en homme, la voix manque de la couleur argentée que l'on associe habituellement à ce rôle.
Un peu mécanique au début, la direction soigneuse d'Axel Kober a le mérite de ne jamais couvrir les chanteurs. Et dès le deuxième acte, l'émotion est au rendez-vous. Il est d'autant plus dommage qu'elle soit quasiment absente de la mise en scène de Tatiana Gürbaca : décors blancs d'une froideur agaçante, de plus uniformes pendant les trois actes et une tendance fâcheuse à l'exagération (les trois prétendants, le bal qui vire à l'orgie). Ce n'est que la direction d'acteurs qui finit par sauver la mise. Où est-ce la musique et ses interprètes qui nous consolent ?
Crédit photographique : Michael Volle (Mandryka), Gabriela Scherer (Arabella) © Thilo Beu
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Düsseldorf. Opernhaus. 27-IX-2018. Richard Strauss (1864-1949) : Arabella, opéra en trois actes sur un livret de Hugo von Hofmannsthal. Mise en scène : Tatjana Gürbaca. Décors : Henrik Ahr. Costumes : Silke Willrett. Lumières : Stefan Bolliger. Avec : Sami Luttinen, Graf Waldner ; Susan Maclean , Adelaïde ; Gabriela Scherer, Arabella ; Anja-Nina Bahrmann, Zdenka ; Michael Volle, Mandryka ; Jussi Myllys, Matteo ; Cornel Frey, Graf Elemer ; Dmitri Vargin, Graf Dominik ; Ste Günes Gürle, Graf Lamoral ; Nora Friedrichs, Die Fiakermilli ; Romana Noack, Kartenaufschlägerin. Chœur du Deutsche Ope ram Rhein (chef de chœur : Patrick Francis Chestnut ; Düsseldorfer Symphoniker ; direction : Axel Kober.