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Lecture trop distanciée de Simon Rattle de la n°8 de Bruckner

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n°8 en ut mineur (édition Haas). Olivier Messiaen (1908-1992) : Couleurs de la cité céleste. LSO Live LSO3042. Pierre-Laurent Aimard, piano. London Symphony Orchestra, direction : Sir Simon Rattle. Enregistrement réalisé à Londres le 14 avril 2016. Notice trilingue : français, anglais et allemand. Durée : 1h44

 

Cover_LSO3042_BD_DVD_3000px_W_1024x1024Familier de Mahler et de Sibelius dont il est l'un des meilleurs interprètes vivants, Sir est toujours demeuré prudent vis à vis de Bruckner. Il s'attaque au chef-d'œuvre absolu qu'est la Symphonie n°8.

Au disque, une Symphonie n°7 jadis à Birmigham, puis à Berlin la n°4 et une n°9 surtout remarquable pour son interprétation du finale dans la version de Samale-Mazucca-Philips et Cohrs, restent ses seuls témoignages. De l'immense Huitième, sommet de l'œuvre du compositeur, il avait donné une interprétation en concert qu'on peut trouver sur le site du philharmonique de Berlin. Désormais de retour à Londres, il a mené le London Symphony à son tour dans ce voyage initiatique colossal qu'est cette symphonie lors de tournées européennes de concerts (qui ont fait escale à la philharmonie de Paris d'ailleurs).

Le DVD qui nous parvient (avec également une version Blu-Ray dans le même étui) associe, comme c'était le cas en concert, la symphonie avec Couleurs de la cité céleste, une partition parmi les moins fréquentées de Messiaen, écrite pour piano, vents et percussions. Hormis la foi catholique fervente et la pratique de l'orgue, deux points communs aux deux compositeurs, il y a bien peu de vraie proximité entre les deux œuvres. Celle de Messiaen bénéficie du jeu précis et rigoureux de et de la technique de direction superlative de Rattle mais elle est loin de dégager la même fascination que les grandes pages orchestrales de Messiaen.

Le plat de résistance de l'album est évidemment la symphonie de Bruckner, œuvre phare du romantisme germanique, véritable « couronnement symphonique du XIXe siècle » selon la belle formule de Hugo Wolf. Rattle opte pour l'édition de Robert Haas qui interpole dans la rédaction finale de Bruckner (l'œuvre a comme souvent chez Bruckner connu une genèse particulièrement compliquée), deux brefs passages de la version initiale dans l'adagio et le finale. Son interprétation demeure impeccablement contrôlée, servie par un orchestre d'une discipline parfaite mais auquel manque, comme presque toujours avec le LSO, une pâte sonore reconnaissable. Ni la puissance des Berlinois ou du Concertgebouw, ni la souplesse des Viennois ne sont ici au rendez-vous. Dans des tempos parfaitement équilibrés et une lisibilité parfaite, l'œuvre est restituée avec objectivité mais sans parvenir à nous émouvoir et encore moins nous bouleverser comme dans les plus beaux enregistrements disponibles.

En DVD, on placera Rattle derrière Wand, d'une humilité touchante, ou Celibidache, d'une démesure sans équivalent. La discographie, considérable, est toujours dominée par Jochum à Hambourg, Haitink à Dresde, Wand à Lubeck (différent du DVD, et musicalement encore supérieur) ou Celibidache à nouveau (lui aussi musicalement encore supérieur en CD à la captation du DVD).

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Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n°8 en ut mineur (édition Haas). Olivier Messiaen (1908-1992) : Couleurs de la cité céleste. LSO Live LSO3042. Pierre-Laurent Aimard, piano. London Symphony Orchestra, direction : Sir Simon Rattle. Enregistrement réalisé à Londres le 14 avril 2016. Notice trilingue : français, anglais et allemand. Durée : 1h44

 
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1 commentaire sur “Lecture trop distanciée de Simon Rattle de la n°8 de Bruckner”

  • Michel LONCIN dit :

    Rattle était déjà décevant dans son interprétation de la 9ème Symphonie … notamment du Finale en la dernière mouture de Samale-Mazzuca-Philipps-Cohrs … Il semble bien qu’il « n’entre pas » dans Bruckner … Rendons lui cependant hommage d’opter, pour la 8ème Symphonie, la version de Robert Haas, de préférence à celle de Léopold Nowak, dommageable pour l’équilibre de la lente gradation de l’Adagio et – SURTOUT ! – calamiteuse en les « éliminations » de sections du Finale (Exposition du troisième groupe thématique et, plus encore, dans la réexposition du deuxième et l’élargissement du troisième précédent le début de la Coda !), rendant sa forme indiscernable (un gâchis qui évoque celui du Finale de la 3ème !) …

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