Programme Farinelli avec Vivica Genaux à Metz
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Metz. Grande salle de l’Arsenal. 19-IV-2018. Arcangelo Corelli (1653-1713) : concerto grosso op. 6 n° 4 en ré majeur ; Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : ouverture, « Cara sposa » et « Lascia ch’io pianga » extraits de Rinaldo, concerto grosso op. 6 n° 2 en fa majeur ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : concerto pour cordes RV 156 en sol mineur ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) et Riccardo Broschi (1698-1756) : « Son qual nave » extrait de Artaserse ; Alessandro Scarlatti (1660-1725) : sinfonia extraite de La caduta de’ decemviri ; Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) : air « Salve regina » extrait du Salve Regina ; Riccardo Broschi : « Qual guerriero in campo armato » extrait de Idaspe. Avec : Vivica Genaux, mezzo-soprano. Concerto de’ Cavalieri, direction : Marcello Di Lisa
Dans un grand programme, de belle facture, mais sans surprise, Vivica Genaux tient son rang parmi les grandes mezzos baroqueuses de sa génération.
Le nom quelque peu racoleur de Farinelli semble toujours faire recette. Sur l'ensemble des pièces interprétées ce soir par Vivica Genaux, seuls les deux airs de Broschi, « Son qual nave » et « Qual guerriero in campo armato » ont réellement été chantés autrefois par le grand castrat. Il s'agit évidemment des morceaux les plus virtuoses, qui permettent à la cantatrice de faire valoir l'exceptionnelle précision de ses trilles, vocalises et autres acrobaties dont elle s'est fait depuis longtemps une spécialité. Après tant d'années, la voix est toujours aussi longue, souple et homogène, même si le vibrato s'est quelque peu élargi avec le temps. Et que l'on aime ses graves cuivrés et ses aigus triomphants, toujours parfaitement soudés ! Ils rendent parfaitement justice à ces voix oubliées, dont on a peine à croire qu'elles aient pu être plus éclatantes que celles de nos actuelles altos et mezzo-sopranos. Dans ce répertoire, Vivica Genaux ne compte que peu de rivales.
Les deux airs de Haendel, extraits de Rinaldo, ainsi que l'extrait de Pergolesi font valoir des qualités fort différentes, mais tout autant appréciables. La longueur de souffle de « Cara sposa », l'émotion contenue de « Lascia ch'io pianga » ou le pouvoir de coloration du Salve Regina font honneur à l'intelligence musicale de Vivica Genaux, interprète aussi à l'aise dans la sobriété de l'expression que dans la démesure de la vocalité. Un généreux « Agitata da due venti » extrait de La Griselda de Vivaldi aura complété en bis ce programme vocal de belle tenue.
Plus sollicité qu'à l'accoutumée pour ce type de concert, l'ensemble Concerto de' Cavalieri propose bien plus que de simples pauses orchestrales. Les concerti grossi de Haendel et Corelli résonnent avec force et conviction, en dépit de l'effectif relativement restreint de la formation. Lecture calme, posée, presque cérébrale, due à la baguette sobre et mesurée d'un Marcello Di Lisa qui sait également déchaîner ses forces chaque fois qu'il le faut. Un concert sans surprise, donc, mais qui nous rappelle qu'aujourd'hui encore, il faut compter sur Vivica Genaux parmi les grandes chanteuses baroques de notre génération.
Crédit photographique : Vivica Genaux © Luce Ribalta
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Metz. Grande salle de l’Arsenal. 19-IV-2018. Arcangelo Corelli (1653-1713) : concerto grosso op. 6 n° 4 en ré majeur ; Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : ouverture, « Cara sposa » et « Lascia ch’io pianga » extraits de Rinaldo, concerto grosso op. 6 n° 2 en fa majeur ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : concerto pour cordes RV 156 en sol mineur ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) et Riccardo Broschi (1698-1756) : « Son qual nave » extrait de Artaserse ; Alessandro Scarlatti (1660-1725) : sinfonia extraite de La caduta de’ decemviri ; Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) : air « Salve regina » extrait du Salve Regina ; Riccardo Broschi : « Qual guerriero in campo armato » extrait de Idaspe. Avec : Vivica Genaux, mezzo-soprano. Concerto de’ Cavalieri, direction : Marcello Di Lisa