Un sondage interne, réalisé par la Commission d'expression artistique, organe élu par les danseurs de l'Opéra, auprès d'une centaine d'entre eux, est parvenu à l'Agence France presse dimanche 15 avril. Les résultats sont édifiants et révèlent un profond malaise parmi les danseurs : 89,8 % des artistes estiment qu'ils ne « font pas l'objet d'un management de bonne qualité », 76,8 % disent avoir été victimes de harcèlement moral ou avoir vu un collègue subir un tel traitement et 25,9 % affirment même avoir été l'objet d'un harcèlement sexuel ou en avoir été témoin.
Les propos qui ont fuité portent une critique sévère sur la direction d'Aurélie Dupont. « La directrice actuelle ne semble avoir aucune compétence en management, et aucun désir d'acquérir une telle compétence », affirme un danseur. D'autres dénoncent une « absence criante d'accompagnement », une « méconnaissance ou refus d'écouter les aspirations de beaucoup de danseurs » et surtout un « manque de dialogue ». « Nous sommes des êtres humains, et non des pions que l'on déplace comme bon leur semble », s'indigne encore l'un d'eux.
Aurélie Dupont reste soutenue par l'institution. Stéphane Lissner, le directeur de l'Opéra de Paris, a affirmé dans une interview à l'AFP avoir « une confiance totale dans Aurélie Dupont », estimant qu'elle était « une excellente directrice de la danse ».
Plusieurs points restent à éclaircir comme l'origine de la fuite, dénoncée autant par les danseurs que par la direction, et surtout la véracité des cas de harcèlements sexuels dénoncés, accusation qualifiée de « très grave » par Stéphane Lissner qui assure avoir une « tolérance zéro » envers ce genre de comportements.