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Dohnányi à Paris dans une 7e de Beethoven d’une formidable énergie

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Paris. Philharmonie, Grande salle. 12-IV-2018. György Ligeti (1923-2006) : Atmosphères, pour grand orchestre. Richard Wagner (1813-1883) : Lohengrin, Prélude de l’acte I. Robert Schumann (1810-1856) : Concerto pour violoncelle en la mineur op. 129. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 7 en la majeur op. 92. Kian Soltani, violoncelle ; Orchestre de Paris, direction : Christoph von Dohnányi

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christoph-von-dohnanyi-ph-brescia-e-amisanoMalgré de multiples annulations ces dernières années, est bien présent ce mois d'avril pour diriger à la Philharmonie deux concerts avec l', formation dont il a été conseiller musical de 1998 à 2000. Atmosphères de Ligeti, enchaîné directement avec le Prélude de l'acte I de Lohengrin, souffre des toux d'un public heureusement plus concentré pendant le Concerto pour violoncelle de Schumann, avant une Septième Symphonie de Beethoven d'une formidable énergie !

La dernière fois que l' avait interprété Atmosphères, ouvrage précurseur des travaux de micropolyphonie qui, sans utiliser l'électronique, cherche tout de même à développer le spectre acoustique en utilisant d'infimes variations de la matière, c'était en 2012 sous la direction d'Ingo Metzmacher. Celui-ci, pendant cette même soirée, avait également dirigé Lontano du même Ligeti, qu'il avait enchaîné directement, sans pause pour les applaudissements, avec l'Adagio de la Dixième Symphonie de Gustav Mahler. utilise la même méthode en liant Atmosphères avec le Prélude de l'acte I de Lohengrin, idée musicale qui fonctionne par le fait que les deux pièces sont axées sur un long développement de la musique par les cordes. Le prélude wagnérien ouvre le son de l' et montre un chef plus libéré que chez Ligeti, avec comme à son habitude la recherche d'une pleine clarté plutôt que de pathos ou d'émotivité.

entre ensuite en scène face à un orchestre dégrossi pour interpréter le Concerto pour violoncelle de avec un style qui rappelle quelque peu celui d'un Leonidas Kavakos au violon. La dextérité n'est donc pas la priorité chez le jeune homme, qui préfère garder les notes très liées entre elles plutôt que de les marquer précisément. Son visage transporté et ses nombreux regards au plafond se retrouvent en partie dans la sonorité inspirée de l'archet sur le superbe Stradivarius « London » de 1694, sans jamais user trop du rubato ni rechercher trop d'effet. La direction de Dohnányi s'adapte au mieux au soliste grâce à un jeu fin et un orchestre jamais trop en avant, ni non plus laissé en retrait, même dans les parties pour lesquelles les musiciens sont peu sollicités. Soltani revient avec un long bis composé par lui-même, une Danse du feu persane très rythmée, qui utilise comme matériau des thèmes populaires de sa patrie d'origine.

Le retour d'entracte monte en puissance grâce à l'énergie de la Symphonie n° 7 de . Le chef, bientôt nonagénaire, quitte alors souvent la chaise surélevée de son pupitre pour diriger debout, et tente dès les premiers instants de dynamiser des cordes encore sur la réserve au Poco sostenuto. Mais déjà les bois, première flûte et premier basson en tête, présentent une superbe clarté, et si Dohnányi cherche avant tout dans le délié et la netteté des phrases à aérer l'ouvrage, il montre aussi par la vigueur de sa battue quelle belle densité il sait donner aux cordes. L'Allegretto se veut sans doute trop net dans la mise en valeur du thème récurrent génial écrit par Beethoven, et l'interprétation impressionne véritablement à partir du Presto, fantastique de hardiesse et le luminosité. L'Allegro con brio achève l'ouvrage avec la même vigueur, pour une prestation de grand luxe que l'on doit à un Orchestre de Paris à la hauteur de l'artiste au pupitre.

Crédit photographique : © Brescia e Amisano

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