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Se mettre en quatre. Sonia Simmenauer. Alma Nuvis. Berlin. 172 pages. 22 euros. 2008.
Le quotidien des quatuors à cordes, oscillant entre obligations collectives et collaborations individuelles, est pétri par l’adaptation ininterrompue aux incessantes situations ponctuant le quotidien.
L’idée de départ n’était pas mauvaise : déambuler au sein du monde du quatuor à cordes en tant que formation investie d’un rôle majeur dans la propagation d’un des genres les plus nobles de la création musicale.
L’auteur, hélas, n’aborde pratiquement pas les aspects esthétiques, les descriptions techniques et les particularités expressives des formations les plus fameuses, choix que l’on espérait voire décortiqués à l’envie. Non, Sonia Simmenauer se cantonne pour l’essentiel aux volets organisationnels et matériels de la vie concrète des quatre partenaires intimement liés et souvent y détaille les similitudes existant entre le quatuor à cordes et le mariage. Certes, cet aspect incontournable intéresse au premier chef celle qui, après avoir travaillé au sein de l’agence de concerts Schmid (Hanovre) en 1982, créa l’Impresariat Simmenauer à Berlin en 1989 et prit en charge la multitude d’aspects concrets surgissant pratiquement au jour le jour : à charge pour elle de résoudre avec diligence et efficacité les problèmes touchant les nombreux quatuors – parmi les plus célèbres et talentueux – dont elle était l’agente renommée. Sous cet angle spécifique elle décline consciencieusement le catalogue des réclamations provenant des interprètes eux-mêmes et des difficultés foisonnantes liées à la gestion des dépenses, aux plannings, aux imprévus de toute nature, aux maladies, grèves, incidents divers… dont nul se saurait se prémunir ou guérir avec un égal bonheur ou une constante réussite. L’auteure évoque les joies et les écueils de ces quatre brillants musiciens soudés et engagés dans le choix du nom du Quatuor, le lieu des répétitions, la liste des œuvres proposées, retenues, étudiées et interprétées, la validation des tournées, des salles ou des festivals où l’on doit se produire.
Heureusement certains contextes se voient quelque peu explicités et reliés à grands traits à des cas concrets, à des impondérables extérieurs, à des velléités individuelles. Et ce depuis le début du XIXe siècle, lors de la constitution des premiers quatuors professionnels comme le Quatuor Schuppanzigh engagé par le prince Lichnowsky désireux d’entendre les quatuors de Haydn en son palais.
Un livre singulier dont le mot d’ordre pourrait se résumer ainsi : « Trouvez l’équilibre entre proximité émotionnelle et distance collégiale » (p. 98) ou encore : « L’union spirituelle, par la musique se double ainsi d’une dimension très prosaïque qui révèle de tout autres traits de caractère » (p. 91).
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Se mettre en quatre. Sonia Simmenauer. Alma Nuvis. Berlin. 172 pages. 22 euros. 2008.
Editions Nuvis