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Vanessa Wagner au festival Un Piano à Grans

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Grans. Espace Robert Hossein. 15-III-2018. Festival Un Piano à Grans. Robert Schumann (1810-1856) : Scènes de la forêt op. 82 ; Edvard Grieg (1843-1907) : Pièces lyriques (extraits) ; Franz Liszt (1811-1886) : Harmonies poétiques et religieuses (extraits). Vanessa Wagner, piano

Vanessa WagnerDans le cadre du festival Un Piano à Grans, la venue de la pianiste était l'évènement musical de la région salonaise. Grâce à l'effort tout particulier de la municipalité et de ses partenaires, le public a pu assister à des concerts gratuits, concoctés par son directeur musical Jérémie Honnoré. Cette dernière soirée, articulée autour de la musique romantique, a été l'occasion d'entendre des œuvres peu jouées, magnifiées sous les doigts de la pianiste.

s'est illustré tout au long de sa vie à travers des cycles de petites pièces pour piano. Miniatures poétiques aux titres évocateurs, les Scènes de la forêt dépeignent ainsi une promenade faite de tableaux dans lesquels on retrouve le lyrisme simple des Scènes d'Enfant mais aussi le romantisme allemand de la forêt.
Sans forcer les tempi, le jeu de se fond avec simplicité dans chaque décor. Avec un brin de pudeur, il déroule un tapis de nuances rendant l'approche intime. La tendresse caractérise l'Entrée, touchante d'authenticité, tout comme l'Adieu dont la beauté mélodique évoque un bonheur bienveillant. L'interprétation n'omet pas la portée descriptive, constante dans ce cycle. L'exemple le plus probant est le mystérieux Oiseau-Prophète, pièce géniale du Maître. Ses sonorités pures et ancrées dans le réel ne cessent de fasciner.

Le périple émotionnel et spatial se poursuit avec les Pièces lyriques de Grieg. Omniprésente dans toute l'œuvre du compositeur, la nature est à nouveau au centre des débats. La fraîcheur de ces pages révèle un langage accessible qui parle directement à chaque auditeur. La fluidité digitale (Gade, Valse Impromptu), la variété des couleurs ainsi que ses accents folkloriques sont autant d'aspects qui retiennent nos sens et nous transportent non loin des fjords et autres splendeurs scandinaves (Heimweh, Notturno). La profondeur expressive mais aussi cette forme de candeur présente dans certains morceaux sont subtiles. Si certaines pièces ont en commun un regard introspectif teinté de mélancolie, chaque texture n'en demeure pourtant pas moins variée et dévoile un éclairage nouveau.

Après cette incursion en terres norvégiennes, les Harmonies poétiques et religieuses viennent clore ce récital. Sous le titre emprunté à Lamartine, ce recueil dévoile une dimension mystique, baignée de ferveur. Liszt transpose les vers en musique dans un cycle monumental, tourmenté et apaisé, servi ici par la vision humaniste de . La richesse harmonique du piano est exploitée à des fins plus spirituelles que virtuoses. L'artiste trouve sa propre voix et privilégie le fond sans surenchère dans les effets ou les nuances. Les contradictions entre noirceur et lumière sont viscéralement parlantes. Le phrasé fait vivre le texte et instaure des climax poignants, notamment dans Invocations et Cantique d'Amour. Dans Funérailles, l'instrument devient même « orchestre » avec ce glas dissonant, les trompettes et les roulements de tambours.

Ovationnée par le public, la pianiste offre deux bis magnifiques comme une porte ouverte sur un autre concert. Tout d'abord, la Mélodie Hongroise de Schubert, l'un de ses registres de prédilection. La spontanéité du toucher crée une atmosphère contrastée avec ce qui a précédé. Puis, la mélancolique Mazurka n°4 de Chopin. À l'image d'une séquence cinématographique, le spectateur se retrouve en quelques notes au cœur de l'émotion aussi intériorisée que réaliste.

Crédit photographique @ Arsenal ??

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Grans. Espace Robert Hossein. 15-III-2018. Festival Un Piano à Grans. Robert Schumann (1810-1856) : Scènes de la forêt op. 82 ; Edvard Grieg (1843-1907) : Pièces lyriques (extraits) ; Franz Liszt (1811-1886) : Harmonies poétiques et religieuses (extraits). Vanessa Wagner, piano

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