Plus de détails
Hambourg. Staatsoper. 4-II-2018. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fidelio, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Sonnleithner revu par Georg Friedrich Treitschke. Mise en scène : Georges Delnon ; Décor : Kaspar Zimpfer ; Costumes : Lydia Kirchleitner. Avec : Kartal Karagedik, Don Fernando ; Werner von Mechelen, Don Pizarro ; Eric Cutler, Florestan ; Simone Schneider, Leonore ; Falk Struckmann, Rocco ; Narea Son, Marzelline ; Thomas Ebenstein, Jaquino. Chœur de l’Opéra national de Hambourg ; Orchestre philharmonique de Hambourg ; direction : Kent Nagano
Mise en scène, orchestre et chanteurs sont à égalité dans une soirée interminable.
Découvrir une nouvelle production quelques jours après la première a ses bons côtés : tout le snobisme ambiant est retombé, la salle est souvent moins bondée, et les artistes eux-mêmes ne sont plus soumis à la même pression. Mais il y a aussi un mauvais côté : beaucoup de critiques sont déjà parues ; et quand elles sont presque unanimes pour conclure à un désastre, ce n'est pas avec grand enthousiasme qu'on se rend à l'Opéra de Hambourg.
Pendant le premier acte, le constat paraît excessif. Sans doute, cette manière de souligner les failles de l'idylle petite-bourgeoise, dans des décors qui peuvent rappeler les spectacles de Christoph Marthaler, mais sans l'acuité de son regard, n'a rien de très nouveau, mais ce livret impossible a fait trébucher bien des metteurs en scène : pourquoi Georges Delnon, intendant de l'Opéra de Hambourg après avoir été celui du Théâtre de Bâle, qui consacre à ses activités de direction plus de temps qu'à la mise en scène, a-t-il ainsi choisi de s'exposer dans une œuvre notablement si difficile en scène ? Que les chanteurs, pendant le merveilleux quatuor qui est, malgré les platitudes du texte, une des meilleures raisons de jouer quand même cette œuvre, n'aient rien d'autre à faire que de fixer le chef du regard n'est tout de même pas bien rassurant.
Kent Nagano, pour sa quatrième apparition en trois jours à la tête de son orchestre hambourgeois, est plutôt convaincant dans l'ouverture Leonore III qu'il a choisie, mais il n'a pas trouvé le fil conducteur de la soirée : souvent, il semble laisser à eux-mêmes les chanteurs, qui se perdent parfois, à commencer par le Pizarro transparent de Werner Van Mechelen. Simone Schneider se tire correctement de son grand air, mais seule, au fond, la soprano Narea Son (remplaçant une collègue malade) réussit vraiment à sortir son épingle du jeu.
Après l'entracte, les choses se gâtent décidément. Eric Cutler vient pour ce soir remplacer Christopher Ventris en Florestan, ce qui justifie toute les indulgences : mais pourquoi ce chanteur d'ordinaire fin musicien prend-il ainsi son air par la force ? La mise en scène n'a plus rien à dire, et la soirée s'achève avec un Fernando indigent, suivi d'un finale qui n'est qu'un naufrage musical, les solistes rivalisant de décibels avec le chœur sans que personne ne parvienne à rester en mesure avec l'orchestre. Aucune maison d'opéra n'est à l'abri d'une débâcle ; Hambourg s'en remettra.
Crédit photographique : © Arno Declair
Plus de détails
Hambourg. Staatsoper. 4-II-2018. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fidelio, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Sonnleithner revu par Georg Friedrich Treitschke. Mise en scène : Georges Delnon ; Décor : Kaspar Zimpfer ; Costumes : Lydia Kirchleitner. Avec : Kartal Karagedik, Don Fernando ; Werner von Mechelen, Don Pizarro ; Eric Cutler, Florestan ; Simone Schneider, Leonore ; Falk Struckmann, Rocco ; Narea Son, Marzelline ; Thomas Ebenstein, Jaquino. Chœur de l’Opéra national de Hambourg ; Orchestre philharmonique de Hambourg ; direction : Kent Nagano