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Projets wagnériens avec Matthias Goerne

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Richard Wagner (1813-1883) : prélude et « Was duftet doch der Flieder so mild » extraits de Die Meistersinger von Nürnberg ; prélude, « Tatest du’s wirklich » et Isoldes Liebestod extraits de Tristan und Isolde ; « Abendlich strahlt der Sonne » extrait de Das Rheingold ; « Lebwohl, du kühnes herrliches Kind » extrait de Die Walküre ; ouverture et « Die Frist ist um, und obermals verstrichen » extraits de Der fliegende Holländer ; « Wie todesahnung, Dämm’rung deckt die Lande » extrait de Tannhäuser ; prélude, « Wehe! Wehe! Weh‘ über mich » et Karfreitagszauber extraits de Parsifal. Avec : Matthias Goerne, baryton ; Tove Nilsson, mezzo-soprano ; Mats Carlsson, ténor. Orchestre Symphonique de la Radio suédoise, direction : Daniel Harding. 2 CD. Harmonia Mundi. Enregistré du 21 au 24 mars 2016. Notice de présentation trilingue (français, anglais et allemand). Durée : 62’56’’ et 59’12’’.

 

Vision chambriste et dépouillée par   et   pour un florilège des plus belles pages écrites par Wagner pour la voix de baryton.

Wagner Goerne

Les parutions récentes de L'Or du Rhin, La Walkyrie et Siegfried ont montré les affinités toute particulières de avec l'univers wagnérien. Il n'était pourtant pas garanti que ce maître du lied, expert dans l'art de décortiquer le mot dans ses moindres détails, soit à son aise dans l'emphase du théâtre et dans la projection vocale exigée par la présence d'un orchestre plus que fourni. C'est donc avec ses moyens propres et sans renier les spécificités interprétatives sur lesquelles il a construit son art de diseur que le grand baryton allemand se penche sur ces pages.

Son Wotan respire la tendresse paternelle et les adieux à Brunhilde, déclamés dans un legato de miel, compteront parmi les plus émouvants de la discographie de ces dernières années. Mention spéciale également pour son Wolfram, dont la romance à l'étoile illuminera vos nuits et vos soirées d'hiver. Son Hans Sachs, plus contemplatif que d'ordinaire, laisse lui aussi espérer une prochaine prise de rôle. Les héros plus tourmentés, tels Amfortas ou le Hollandais, perdent peut-être en force et en théâtralité ce qu'ils gagnent en subtilité et en conviction. Et si notre baryton n'a pas la noirceur et la profondeur d'un vrai Marke, la douleur du roi n'en est pas moins éminemment palpable.

On s'étonnera parfois de certains choix dans l'enchaînement des pages, tels celui qui fait entendre le monologue de Marke intercalé pour le prélude de l'acte I de Tristan et la version orchestrale du Liebestod, que l'on joue souvent à la file. On souhaiterait également, dans certains cas, des pauses plus longues entre les plages. L'étonnant parti pris de souder certains morceaux entre eux contraste avec la longueur de certains silences à l'intérieur des passages orchestraux. L' n'est peut-être pas la phalange la plus prestigieuse pour jouer Wagner, mais la direction sobre et digne de convient idéalement à l'interprétation presque chambriste des plus beaux monologues écrits par Wagner pour la voix de baryton.

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Richard Wagner (1813-1883) : prélude et « Was duftet doch der Flieder so mild » extraits de Die Meistersinger von Nürnberg ; prélude, « Tatest du’s wirklich » et Isoldes Liebestod extraits de Tristan und Isolde ; « Abendlich strahlt der Sonne » extrait de Das Rheingold ; « Lebwohl, du kühnes herrliches Kind » extrait de Die Walküre ; ouverture et « Die Frist ist um, und obermals verstrichen » extraits de Der fliegende Holländer ; « Wie todesahnung, Dämm’rung deckt die Lande » extrait de Tannhäuser ; prélude, « Wehe! Wehe! Weh‘ über mich » et Karfreitagszauber extraits de Parsifal. Avec : Matthias Goerne, baryton ; Tove Nilsson, mezzo-soprano ; Mats Carlsson, ténor. Orchestre Symphonique de la Radio suédoise, direction : Daniel Harding. 2 CD. Harmonia Mundi. Enregistré du 21 au 24 mars 2016. Notice de présentation trilingue (français, anglais et allemand). Durée : 62’56’’ et 59’12’’.

 
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3 commentaires sur “Projets wagnériens avec Matthias Goerne”

  • Martin Antoine dit :

    Il est dommage de « se taper » des extraits symphoniques pour remplir les 2 CD alors qu’un simple récital Wagner / Goerne aurait été plus attractif .
    Dommage que la critique ne mentionne pas que Goerne enregistre actuellement pour NAXOS un Ring à Hong Kong , les critiques étant plutôt bonnes .
    Pour ma part je n’encombrerai pas mes étagères avec ce disque, étant bien pourvu en extraits symphoniques wagneriens …..

    • draffin dit :

      Certes, les extraits symphoniques sont ici très dispensables. La faute à une prise de son manquant franchement de relief, de dynamique. Parce que Harding fait le boulot et on sent que ça pourrait décoller dans de meilleures conditions sonores.

      Mais le pire, c’est que les parties chantées ne sauvent pas non plus le «project». Matthias Goerne est nettement sur-mixé (même problème avec le Ring de chez Naxos que vous évoquez, où l’orchestre est constamment en retrait). Et puis, son interprétation est distante, froide, propre. Franchement prosaïque même par moment.

      • Martin Antoine dit :

        Récente critique très positive de JC Hoffelé qui est certainement un des meilleurs connaisseurs du disque actuellement , critique concernant Siegfried .
        Donc orchestre très en retrait ce qui est assez fréquent chez Naxos …..

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