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Michael Tilson Thomas interprète les symphonies de Schumann

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Robert Schumann (1810-1856) : Intégrale des symphonies. San Francisco Symphony, direction : Michael Tilson Thomas. 2 Hybrid SACD SFS Media. Enregistré au San Francisco War Memorial and Performing Arts Center en 2015 et 2016. Textes de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 142′13

 
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schumann 2Fin octobre, le chef américain a annoncé son départ de la direction musicale du à la fin de la saison 2019-2020. Bien que la décision ait été prise, l'artiste ne renonce pas à ses projets, et continue à graver des disques pour le label qu'il a fait fonder au sein de l'institution dont il est le chef principal depuis 1995. Son nouvel enregistrement est une présentation des quatre symphonies de . Parcours ambitieux, mais inégal.

Nous sommes saisis par les couleurs de l'orchestre : par un large éventail (tout comme celui qui figure sur la couverture de l'album) de timbres sombres se déployant dès le début de la première symphonie, et persistant jusqu'aux derniers accords de la quatrième. La massive pâte orchestrale attire par la profondeur des sonorités et son relief, au grain dense et homogène.

En ce qui concerne les émotions, nous en manquons malheureusement dans les trois premières symphonies, et ce, tout autant dans une perspective globale que dans certains moments où l'on souhaiterait entendre plus de tension. C'est ainsi que, sous la baguette précise de , les symphonies n° 1 (surnommée « Le Printemps ») et 2 sont dénuées de vivacité et d'enthousiasme, de cet engagement physique qu'on a pu percevoir dans la première intégrale de Leonard Bernstein ou, plus récemment, dans la prestation contestable, mais révolutionnaire, de Vladimir Ashkenazy. Pour la troisième symphonie, la « Rhénane » (chronologiquement la dernière des quatre symphonies de Schumann), telle une ballade épique dont une clef interprétative intéressante a été offerte par Carlo Maria Giulini, l'auditeur devra se contenter de phrasés lourds plutôt que narratifs, ainsi que de contrastes dynamiques pâles plutôt qu'électrisants.

Cependant, une approche différente attire notre attention dans l'interprétation de la quatrième symphonie. D'une part, le parcours que propose est cette fois plein d'angoisse, de cette anxiété et virtuosité (intense, pourtant pas trop extériorisée) dont font preuve les gravures mythiques des années 50 par Wilhelm Furtwängler et Hermann Abendroth (surtout dans les 1er et 3e mouvements) ; d'autre part, dans le 2e mouvement, il est débordant de lyrisme, de raffinement et de lucidité, en parfaite correspondance de caractère avec cette partition.

Avec les tempos sages dans l'exécution des trois premières symphonies compensée par une fraîcheur inattendue dans celle de la quatrième, cette réalisation de Michael Tilson Thomas est seulement correcte. Alors que de nombreux enregistrements de ces symphonies sont disponibles, il aurait fallu pouvoir proposer des interprétations permettant de redécouvrir autrement ces belles pages.

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Robert Schumann (1810-1856) : Intégrale des symphonies. San Francisco Symphony, direction : Michael Tilson Thomas. 2 Hybrid SACD SFS Media. Enregistré au San Francisco War Memorial and Performing Arts Center en 2015 et 2016. Textes de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 142′13

 
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5 commentaires sur “Michael Tilson Thomas interprète les symphonies de Schumann”

  • draffin dit :

    Je suis d’accord avec votre conclusion : c’est juste correct. Par contre, je ne partage pas votre appréciation sur la couleur orchestrale : je trouve ça pateux, ça manque de précision, la timbale est molle, les bois sont trop clairs… Si on veut de bons Schumann récents, il faut se tourner vers Chailly (Gewandhaus de Leipzig), Gaudenz (Odense Symfoniorchester) ou Nézet-Séguin (OCE).

    • Martin Antoine dit :

      Bizarre le choix de Gaudenz mais merci de le signaler ; sinon Sawallisch et Dresde ( EMI ) semblent à retenir également .

      • draffin dit :

        Pas si bizarre que ça : c’est assez récent (2015). Tiens j’en profite pour rajouter une autre référence récente : Rattle (BPO, 2014).
        Sawallisch et Dresde, c’est les années 70, si je ne m’abuse.

        De toutes celles que j’ai citées, c’est l’intégrale Chailly que je fais tourner le plus souvent. Il utilise les orchestration de Gustav Mahler, qui sont vraiment géniales ! Notamment pour la symphonie nº2, qui gagne en clarté et en puissance.

    • Maciej Chizynski dit :

      Bonjour, et merci pour vos remarques. En ce qui concerne mon « appréciation sur la couleur orchestrale », celle-ci ne manquait pas de précision ni d’harmoniques pour l’écoute du SACD (DSD). Pour ce qui est de l’écoute du CD simple, cela peut laisser une impression différente. Cordialement, Maciej Chizynski

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