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Avec La Fenice, les Vêpres de Monteverdi à La Trinité de Lyon

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Lyon. Chapelle de la Trinité. 12-XI-2017 : Claudio Monteverdi (1567-1643) : Vespro della Beata Vergine. La Fenice, direction : Jean Tubéry.

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IMG_7001Fêter le 450e anniversaire de Claudio Monteverdi, ce n'est pas fini, à Lyon en particulier. La Fenice de a donné les Vêpres à la Vierge en concert avant de l'enregistrer pour son prochain disque.

Le chef d'œuvre du divin Claudio donné dans une version chapelle… de La Trinité.

En 1610, à Mantoue, Monteverdi est malade ; il perçoit un petit salaire… Et il publie les Vêpres à la Vierge. De quel effectif disposait-il ? Et pour quelle chapelle ? Santa Barbara, celle du palais ducal ? En 2017, à Lyon, la réponse est : la chapelle de La Trinité. Construite de 1622 à 1627, c'est un chef d'œuvre baroque. Et c'est là que est venu offrir sa version du Vespro, avant de l'enregistrer, le lendemain, en ce lieu historique lyonnais.

Après Domine ad adiuvandum, la toccata d'ouverture, les dix chanteurs et chanteuses lancent un Dixit Dominus affirmatif, avec un équilibre voix-instruments idéal. adoucit délicatement l'Amen final. Le motet Nigra sum est l'occasion de retrouver le ténor belge . On connaissait sa voix douce au timbre très original. Le public l'a découvert, jouant son texte avec quelques gestes et, surtout, un regard posé sur chaque spectateur. Impressionnant ! Du duo très complice dans le Pulchra es, on retiendra la voix suppliante, timbrée sans excès, de . Dans le Duo seraphim, c'est le baryton qui chante la partie d'alto. Pourquoi pas… Les deux ténors, quant à eux, font entendre deux (belles) façons de chanter les vocalises, en douceur avec , plus marquées avec .

La pièce la plus spectaculaire, c'est le Nisi Dominus à double chœur. Et là, petite déception acoustique. Malgré le positionnement des chanteurs dans la galerie, la spatialisation musicale n'est pas suffisante. Selon sa place, le spectateur entend soit un bloc vocal, soit un son très confus. Le dialogue sonore entre les deux chœurs ne fonctionne pas. Mais le lieu, par ailleurs fort agréable, a ses contraintes… Nous retrouvons les deux ténors dans l'Audi caelum. Expressivité renouvelée, du « quasi parlato », ils fonctionnent bien en écho. Le Lauda Jerusalem est festif à souhait. Jean Tubéry laisse son rôle de chef pour celui de cornettiste, sa spécialité. Et là, l'instrument sonne, sans étouffer les voix des chanteuses, pourtant un peu en retrait. Dans l'Ave Maris stella, est un homme protée. Il chante et joue de son instrument : la harpe. Le Magnificat est l'apothéose de l'œuvre et du concert. Chaque artiste se met en valeur. Jean Tubéry passe du cornet à la flûte. fait jouer son beau timbre dans le Quia fecit. Les duos alto-ténor sont magnifiques. Sans oublier la belle prestation du jeune contreténor dans le Suscepit Israel. Le public, par ses applaudissements, manifeste son plaisir total.

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Une suite au disque

Le lendemain, La Fenice est revenue dans la même chapelle de La Trinité pour enregistrer ces Vêpres. Jean Tubéry a façonné chaque pièce dans le détail musical. Et là, le souci acoustique sera résolu par la prise de son et le travail des techniciens. Dans une ambiance conviviale, chanteurs et instrumentistes ont fignolé leurs prestations. Au regard de la qualité du concert, il sera intéressant d'écouter le futur disque dans cette « version Tubéry », légère, jeune et riche de nombreuses « sculptures » musicales.

Crédits photographiques : Jean Tubéry © Jean-Noël Démard ; La Fenice © Jean-Noël Démard

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