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Le chat botté se méchatmorphose à l’Opéra de Dijon

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Dijon. Opéra, plateau de l’Auditorium. 9-XI-2017. MéChatmorphoses : extraits de Pygmalion (Louis-Nicolas Clérambault, 1676-1749), Les Femmes (André Campra, 1660-1744), Don Quichotte (Jean-Baptiste Morin, 1677-1754). Extraits instrumentaux de François Couperin, Jean-Baptiste Morin, Marc-Antoine Charpentier, Marin Marais, Louis-Antoine Dornel, Jean-Baptiste Lully, Antonio de Cabezon. Mise en scène : Tami Trotman. Sculpture : Delphine Sainte-Marie. Costumes : Alain Blanchot. Chorégraphie : Bruno Benne. Lumières : Nathalie Perrier. Mime comédien : Jean-Paul Mura. Benoît Arnould, baryton. Ensemble Amarillis, direction artistique : Héloïse Gaillard.

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mechat-morphose_2C'est une soirée dans un tempo Allegro molto que propose l'Opéra de Dijon à son jeune public avec cette nouvelle production de l'Méchamorphoses, menée par la flûtiste et hautboïste du Concert spirituel, des Talens Lyriques et du Concert d'Astrée, .

« Il était une fois un chat globe-trotter qui parcourait le monde à trottinette. Chat philosophe, il aimait à se mêler aux hommes auxquels il empruntait parfois l'apparence. Ainsi, il pouvait mieux les observer, mieux les conseiller, et même parfois les inciter à corriger leurs comportements désastreux… » Ce conte inventé par la metteuse en scène , sert d'écrin aux extraits de trois cantates de chambre du début du XVIIIe siècle (Don Quichotte de Les Femmes d' et Pygmalion de ) qui mettent l'accent sur les tourments amoureux du baryton , tour à tour Don Quichotte, Don Juan, et Pygmalion. Le chanteur fait preuve d'un joli talent de comédien, assorti d'une voix agréable. On peut sans doute regretter quelques graves un peu faibles dans Don Quichotte, mais il possède une présente scénique incontestable.

Le chat, lui, est le conteur malicieux en tenant le rôle du valet « à la Molière », nous emmenant avec sa trottinette d'un personnage à un autre, d'un lieu à l'autre de l'action. Le comédien et mime , chaussé bien sûr de bottes rouges luisantes, coiffé d'un bonnet en laine noire qui nous évite le masque félin traditionnel, mais ganté de mitaines qui laissent apparaître des doigts griffus et agiles, adopte un jeu, des attitudes virevoltantes et souples. L'intégralité du spectacle tient à donner cette idée de légèreté et de vivacité, et aussi celle du voyage d'une mini-troupe qui n'a besoin que de peu d'accessoires.

C'est donc ainsi une mise en scène très inventive qui est proposée. Elle demande à tous de participer à l'action, même les musiciennes. devient Don Quichotte par le truchement d'un gilet maillé d'argent, Rossinante est un balai, les moulins de la Mancha sont une sellette surmontée de filets à papillons. La même sellette évoque les tourments de l'amour crucifié d'une façon irrévérencieuse, et devient aussi la statue de Pygmalion. Celle-ci ressemble, d'une façon réjouissante, plutôt à une installation contemporaine qu'à une œuvre d'art…

Le jeu des lumières souligne l'expression musicale avec discernement et sait soutenir de jolis moments de poésie comme lorsque le chat fabrique des boules de couleur pour les lancer sur le fond de scène. Cette économie de moyens va de pair avec une fantaisie débridée qui colle à l'esprit baroque, mais où l'on peut aussi percevoir une certaine ironie moderne : on assiste à une sorte de désacralisation de la musique dite « sérieuse ». Tout est donc ici divertissement.

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La musique reste la clé du spectacle et le quatuor de musiciennes a remarquablement choisi le répertoire, qui sert pertinemment de commentaire instrumental aux affects exprimés sur scène. La sonorité du hautbois et des flûtes d' se marie avec bonheur au violon de , et la basse continue de (clavecin) et (violoncelle) complète élégamment ce duo. Ainsi, les chaconnes de et la Plainte de Marin Marais sont particulièrement remarquées.

Crédits photographiques : © Gilles Abegg / Opéra de Dijon

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Dijon. Opéra, plateau de l’Auditorium. 9-XI-2017. MéChatmorphoses : extraits de Pygmalion (Louis-Nicolas Clérambault, 1676-1749), Les Femmes (André Campra, 1660-1744), Don Quichotte (Jean-Baptiste Morin, 1677-1754). Extraits instrumentaux de François Couperin, Jean-Baptiste Morin, Marc-Antoine Charpentier, Marin Marais, Louis-Antoine Dornel, Jean-Baptiste Lully, Antonio de Cabezon. Mise en scène : Tami Trotman. Sculpture : Delphine Sainte-Marie. Costumes : Alain Blanchot. Chorégraphie : Bruno Benne. Lumières : Nathalie Perrier. Mime comédien : Jean-Paul Mura. Benoît Arnould, baryton. Ensemble Amarillis, direction artistique : Héloïse Gaillard.

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