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Hans Werner Henze et sa musique de chambre avec guitare

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Hans Werner Henze (1926-2012) : Neue Volkslieder und Hirtengesänge pour basson, guitare et trio à cordes ; Kammermusik 1958 «In lieblicher Bläue» pour ténor, guitare et huit instruments solistes. Jürgen Ruck, guitare. Andrew Staples, ténor. Markus Weidmann, basson. Scharoun Ensemble Berlin, direction : Daniel Harding. 1 CD Tudor. Enregistré en 2017. Notice bilingue (allemand et anglais). Durée : 60’50’’

 

disqueMalheureusement, la puissance musicale de souffre toujours aujourd'hui d'une ferveur limitée auprès du public français. Sa musique de chambre, notamment celle avec guitare comme interprétée dans ce disque par le fidèle sous la baguette de pour trois numéros, ne devrait au contraire pas avoir de frontières. En proposant Neue Volkslieder und Hirtengesänge et Kammermusik, le jeu du guitariste et la voix d' portent à merveille le lyrisme et la poésie étonnante de ces deux cycles.

Outrage que de chercher à catégoriser le langage musical du compositeur allemand Hans Werner Henze ! Peut-être est-ce justement cela qui limite encore de nos jours la popularité du musicien auprès du public français, constat que ResMusica évoquait directement avec le maître en 2003, alors que sa mort il y a bientôt cinq ans n'avait pas vraiment fait les gros titres des médias de l'hexagone à l'époque. C'est pourtant de l'un des géants de la musique contemporaine dont nous parlons ! Ses multiples enregistrements chez Deutsche Grammophon dont la maison de disque a sorti une intégrale en 2014 et son Requiem avec un album ayant reçu une clef ResMusica, sont certainement les partitions les plus connues (exception faite de son catalogue lyrique foisonnant). Mais son œuvre pour piano, ses Lieder, et sa musique de chambre mise en lumière aujourd'hui dans ce disque concocté par le restent actuellement encore bien trop confidentielles.

Du point de vue marketing, le label Tudor ne semble pourtant faire aucun effort pour attirer un public plus large que ce compositeur mérite pourtant : une peinture de Monet en couverture n'indiquant en rien l'atmosphère de ce disque (assez fade pour un visuel de CD), des photographies du en noir et blanc peu modernes voire assez austères, un livret qui se limite à l'essentiel. Rien ne paraît vouloir contrer l'image souvent « inaccessible » de l'univers du créateur allemand et de l'écriture sérielle parfois rebutante qui l'a inspiré.

C'est pourtant une musique d'un subtil raffinement que nous offrent les sept courts morceaux pour basson, guitare et trio à cordes des Neue Volkslieder und Hirtengesänge (« Nouvelles Folk Songs et Pastorales »). Belle partition fondée sur une poésie délicate tout autant qu'abrupte, où le compositeur choisit de s'émanciper d'un sérialisme affirmé par l'utilisation de quelques notes d'une série dans les motifs principaux et en déployant le reste de la constitution de cette série au niveau du contrepoint. Son discours musical gagne ainsi notablement en lisibilité, garantissant une écoute confortable pour les auditeurs les plus récalcitrants à cette esthétique. Les amateurs de guitare se délecteront de l'équilibre de cet instrument avec le reste de l'instrumentation, médium à la fois insolite et essentiel à l'inspiration de ce cycle.

Dans une esthétique néo-romantique, la pièce emblématique dédiée à Benjamin Britten, Kammermusik pour ténor, guitare et huit instruments solistes sur un ensemble de poèmes de Hölderlin, positionne la guitare au premier plan. Le dialogue entre et le ténor révèle l'élégance tant recherchée par le maître, grâce à un lyrisme vocal et instrumental d'une belle ampleur. La conception thématique déverse une cohérence poétique sans faille avec « des signes musicaux [qui] se transforment au fur et à mesure qu'ils suivent les paroles du poète. » (Henze) Chaque lied alterne avec une pièce purement instrumentale dont l'association des différents timbres dans ce cycle de treize pièces démontre les audaces et les diversités sonores autour de l' « axe instrumental » central de la Sonata jouée par le tutti. Au-delà des idées préconçues et d'un certain manque d'attractivité de la pochette, espérons que la musique de chambre d'une figure musicale emblématique du siècle dernier arrive à un maximum d'oreilles.

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Hans Werner Henze (1926-2012) : Neue Volkslieder und Hirtengesänge pour basson, guitare et trio à cordes ; Kammermusik 1958 «In lieblicher Bläue» pour ténor, guitare et huit instruments solistes. Jürgen Ruck, guitare. Andrew Staples, ténor. Markus Weidmann, basson. Scharoun Ensemble Berlin, direction : Daniel Harding. 1 CD Tudor. Enregistré en 2017. Notice bilingue (allemand et anglais). Durée : 60’50’’

 
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