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Julie Robard-Gendre enflamme la Carmen rennaise

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Rennes. Opéra. 1-VI-2017. Georges Bizet (1838-1875) : Carmen, opéra comique en 4 actes sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Mise en scène : Nicola Berloffa. Scénographie : Rifail Ajdarpasic. Costumes : Ariane Isabell Unfried. Lumières : Marco Giusti. Avec : Julie Robard-Gendre, Carmen ; Antoine Bélanger, Don José ; Marie-Adeline Henry, Micaela ; Régis Mengus, Escamillo ; Marie-Bénédicte Souquet, Frasquita ; Sophie Pondjiclis, Mercédès ; Pierrick Boisseau, Dancaïre ; Olivier Hernandez, Remendado ; Ugo Rabec, Zuniga ; Jean-Gabriel Saint-Martin, Morales. Chœur de l’Opéra de Rennes (direction : Gildas Pungier), Maîtrise de Bretagne (direction : Jean-Michel Noël), Orchestre Symphonique de Bretagne, direction : Claude Schnitzler.

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Le 8 juin, la retransmission de Carmen, avec  dans le rôle-titre, en direct et sur écrans géants dans vingt-quatre communes bretonnes et des îles anglo-normandes, constituera le sommet de la saison rennaise. Au regard des qualités de cette production et de la prestation de la mezzo française, ce public élargi ne sera pas déçu.

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Il faut en effet désormais considérer la mezzo française comme l'une des plus convaincantes Carmen du moment. Sur scène, elle se signale par la silhouette longiligne, le port altier, le sourire carnassier et l'aisance des mouvements ; sûre de son irrésistible pouvoir de séduction, sa cigarière croque la vie avec sincérité sans se soucier de quiconque. La voix, parfaitement homogène sur l'ensemble de la tessiture et teintée de nuances fauves, se déploie avec aisance mais refuse l'effet et ne cède jamais à la vulgarité. maîtrise le rôle sans la moindre chute de tension et nous ravit en particulier au deuxième acte, d'une chanson bohème très virtuose à un Je vais danser en votre honneur de grande classe.

Le québécois lui donne la réplique avec des moyens adéquats, une diction claire et un réel souci stylistique, et convainc en Don José en dépit de quelques moments de crispation.

Même si ses moyens vocaux et son tempérament excèdent largement ceux que l'on associe ordinairement à Micaela, , magnifique Tatiana ici-même la saison passée, s'investit avec générosité dans ce rôle de jeune fille et parvient à nous émouvoir  dans un intense Je dis que rien ne m'épouvante. Regis Mengus vient sans réelle difficulté à bout du redoutable air d'Escamillo, tandis que d'une équipe de seconds rôles homogène et en tous points satisfaisante se détache le Morales hâbleur de .

La production arrive de Saint-Gall et, dans un dispositif scénique souple et adaptable, volontairement intemporel, présente une lecture fidèle et cohérente de l'ouvrage dont on retiendra une image glaçante lorsqu'à la fin du deuxième acte, José est contraint d'exécuter Zuniga. De même, la transposition des contrebandiers en passeurs dans la montagne fait écho à une douloureuse actualité internationale. Dans le finale, la projection de la Carmen de Lubitsch vient évoquer les festivités de Séville, seule concession de la production au folklore hispanique. Ce qui fait avant tout le prix de cette mise en scène de  et lui permet de susciter l'intérêt de bout en bout, est une direction d'acteur précise et parfaitement naturelle avec un soin particulier apporté à la conduite des scènes d'ensemble.

, dont il est inutile de rappeler l'expertise dans ce répertoire, conduit la soirée à vive allure avec une parfaite maîtrise de la rythmique. Il emporte un aux cordes somptueuses, un chœur parfaitement préparé par , et une étonnante Maîtrise de Bretagne. Rarement aurons-nous entendu un chœur d'enfants aussi juste et précis ! Pour la cinquième édition de son évènement bisannuel mêlant ouverture au grand public et haute technologie, l'Opéra de Rennes a une nouvelle fois visé juste.

Crédit photographique : (Carmen) © Laurent Guizard

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Rennes. Opéra. 1-VI-2017. Georges Bizet (1838-1875) : Carmen, opéra comique en 4 actes sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Mise en scène : Nicola Berloffa. Scénographie : Rifail Ajdarpasic. Costumes : Ariane Isabell Unfried. Lumières : Marco Giusti. Avec : Julie Robard-Gendre, Carmen ; Antoine Bélanger, Don José ; Marie-Adeline Henry, Micaela ; Régis Mengus, Escamillo ; Marie-Bénédicte Souquet, Frasquita ; Sophie Pondjiclis, Mercédès ; Pierrick Boisseau, Dancaïre ; Olivier Hernandez, Remendado ; Ugo Rabec, Zuniga ; Jean-Gabriel Saint-Martin, Morales. Chœur de l’Opéra de Rennes (direction : Gildas Pungier), Maîtrise de Bretagne (direction : Jean-Michel Noël), Orchestre Symphonique de Bretagne, direction : Claude Schnitzler.

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