Plus de détails
Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 19-III-2017. Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Variations sérieuses op.54 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Variations Diabelli op.120. Martin Helmchen, piano.
Le jeune pianiste allemand suscite l'intérêt plus que l'enthousiasme.
La salle est clairsemée pour ce concert du dimanche matin, et pourtant le programme du jour a tout ce qu'il faut pour séduire le public de la vénérable série parisienne : les quinze courtes Variations sérieuses de Mendelssohn montrent combien le précédent beethovénien des Variations Diabelli, en ravivant le modèle des Variations Goldberg, avait consacré le genre de la variation comme apogée de l'invention musicale, libre et rigoureuse à la fois. Martin Helmchen est de ces musiciens qui, au piano, n'ont pas l'ambition d'impressionner par l'étalage virtuose, mais plutôt d'éclairer l'œuvre de l'intérieur en faisant du jeu instrumental la matière d'une pensée musicale : plutôt András Schiff que Lang Lang, si l'on nous pardonne ce raccourci.
Le contraire, avec un tel programme, aurait d'ailleurs été rédhibitoire : les spectateurs présents peuvent admirer la rigueur du jeu de Helmchen, qui n'empêche pas un travail délicat et sans esbroufe sur les couleurs sonores. Son travail sur la vaste architecture des Variations Diabelli est sensible, et les moments les plus recueillis, rigoureux ou expressifs, ont leur poésie. Que manque-t-il, alors, dans cette matinée ? Un peu d'élan, peut-être, une capacité à animer cette architecture et à en rendre le vertige métaphysique. Martin Helmchen est, sans nul doute, un très bon pianiste, et sa voix deviendra singulière avec le temps.
Crédit photographique : © Marco Borggreve
Plus de détails
Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 19-III-2017. Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Variations sérieuses op.54 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Variations Diabelli op.120. Martin Helmchen, piano.