Hommage à Claude Helffer par la pianiste María-Paz Santibañez
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« Échos et résonances, hommage à Claude Helffer ». Claude Debussy (1862-1918) : Image, Livre I : Reflets dans l’eau ; Hommage à Rameau ; Mouvement ; Préludes : Le vent dans la plaine, Ce qu’a vu le vent d’Ouest (Livre I) ; Brouillards, La Terrasse des audiences du clair de lune (Livre II) ; Miguel Farías (né en 1983) : Suite « H » ; Études 9 à 12. María-Paz Santibañez, piano. 1 CD LMG. Enregistré en 2016 à l’Institut Sequenza de Montreuil. Livret trilingue (espagnol, français, anglais). Durée : 68′.
La Mà de GuidoLe nouvel album de la pianiste chilienne María-Paz Santibañez est un hommage à son maître Claude Helffer qu'elle rencontre à l'Académie Acanthes en 2001. S'impose dès lors sous ses doigts la musique de Debussy à laquelle l'artiste chercheur que fut Helffer consacre quatre Cahiers d'analyse dûment répertoriés par la pianiste. Suite « H » (comme Helffer) figurant dans cet enregistrement est une commande de María-Paz Santibañez à son compatriote Miguel Farías. Les quatre études du jeune Chilien qui complètent l'album font « échos et résonances » – c'est le titre du CD – au maître de Pelléas et Mélisande.
Les quatre mouvements de Suite « H » font, de l'aveu même du compositeur, dialoguer l'héritage et l'écriture d'aujourd'hui. Ainsi la deuxième pièce associe-t-elle le geste éruptif boulézien (celui des Notations) au cerne mélodique de Beethoven. Si Xenakis, Debussy et Boulez toujours, s'entendent dans le mouvement inaugural, c'est la rythmique sud-américaine et ses combinatoires subtiles qui sous-tendent le troisième. Ouvrant grand le champ de la résonance dans le dernier, Farías cite in fine, comme un souvenir qui s'efface, quelques mesures de la « Pathétique ». Le geste investi et le piano solaire de Maria-Paz Santibañez gorgent d'énergie ces quatre pièces dont elle souligne le galbe mélodique et les nervures rythmiques. Des qualités que l'on retrouve dans les quatre Études du Chilien, extraites d'une série de douze. Qu'elle explore tout le registre du clavier dans un lent processus d'investigation (9, 12) ou qu'elle file en une toccata vive et fantasque (10), l'écriture de Miguel Farías relève toujours du geste libre et inventif de l'improvisation dont Maria-Paz Santibañez fait revivre l'esprit avec panache.
En hommage à son maître, elle a choisi quatre Préludes de Debussy (extraits des Livre I et II), des pièces qui lui évoquent, dit-elle, « les paysages du Chili et ses ciels très forts ». De fait, ils prennent sous ces doigts une lumière et un relief singuliers. La terrasse des audiences du clair de lune (Livre II) darde de belles couleurs et laisse planer le mystère qui entoure cette vision étrange. Lumière et sérénité baignent Reflets dans l'eau et Hommage à Rameau (premier Livre d'Images) dont la pianiste restitue pleinement les lignes verticales et l'effet miroitant des accords. Le courant énergétique qu'elle fait passer dans Mouvement est tel qu'il menace parfois l'obsessionnelle cinétique que Debussy met à l'œuvre dans cette troisième pièce au titre emblématique.
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« Échos et résonances, hommage à Claude Helffer ». Claude Debussy (1862-1918) : Image, Livre I : Reflets dans l’eau ; Hommage à Rameau ; Mouvement ; Préludes : Le vent dans la plaine, Ce qu’a vu le vent d’Ouest (Livre I) ; Brouillards, La Terrasse des audiences du clair de lune (Livre II) ; Miguel Farías (né en 1983) : Suite « H » ; Études 9 à 12. María-Paz Santibañez, piano. 1 CD LMG. Enregistré en 2016 à l’Institut Sequenza de Montreuil. Livret trilingue (espagnol, français, anglais). Durée : 68′.
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