Jordi Savall a présenté cette semaine à la presse son généreux projet Orpheus XXI « Musique pour la vie et la dignité » à destination des réfugiés en Europe.
On se souvient qu'il y a presque un an, le 16 avril 2016, Jordi Savall était allé jouer dans la « jungle » de Calais, improvisant un concert avec sa viole de gambe accompagné par des musiciens rencontrés sur place. Il y avait aussi dialogué avec les réfugiés et cela avait constitué le point de départ de son action. Après s'être rendu également dans des camps de réfugiés en Grèce, le musicien, qui estime qu'on ne peut pas jouer dans les plus belles salles et rester les bras croisés devant la détresse, s'est tourné vers l'Union européenne qui proposait des financements pour des projets d'accueil.
Deux institutions culturelles (la Fondation CIMA et la Saline royale, où Jordi Savall est en résidence) et deux organisations de soutien à l'intégration des migrants (Coop'Agir et Incorn) assurent la mise en œuvre de ce projet sur deux ans. Le but : permettre l'intégration de musiciens professionnels réfugiés et transmettre leur culture aux enfants déracinés, découvrir des talents, mélanger les cultures et redonner de l'espoir.
Des musiciens réfugiés en Europe ont été auditionnés par des musiciens professionnels et pédagogues, afin de recruter, puis former, une vingtaine d'instructeurs qui travailleront auprès d'une centaine d'enfants et de jeunes (de 9 à 18 ans) dans les structures accueillant des réfugiés. Ils travailleront un répertoire de musiques issues de leurs pays d'origine. À partir de l'été prochain une série de concerts aura lieu notamment lors des festivals d'Arles, Fontfroide et Besançon, jusqu'à fin octobre 2018. Orpheus XXI pourrait aussi par la suite servir de modèle.
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