Les Wanderer nous ravissent dans les trios de Dvořák

Les Wanderer fêtent cette année leur trentième anniversaire. À cette occasion, les instrumentistes nous offrent les perles de la musique de chambre centre-européenne : des trios de Dvořák.

Le trio « Dumky » (le terme slave « dumka » est dérivé du mot « dumanie », qui veut dire « rêverie ») est une terre cultivée par l’ensemble depuis longtemps. C’est par cette œuvre-ci que les musiciens ont fait leurs débuts, en 1990, dans le domaine de la prise de son. Puis, cinq ans plus tard, ils l’ont enregistrée pour l’étiquette Sony.

La nouvelle interprétation des chambristes est équilibrée et rayonnante de vitalité. Ils créent une parfaite harmonie entre le drame et la poésie, entre la virtuosité (éblouissante) et le lyrisme (saisissant par la gorge). En comparant, par contre, leur prestation à celle servie par le trio formé par Isabelle Faust, Alexander Melnikov et Jean-Guihen Queyras, et publiée au disque en 2005 par le même label, on constate que les instruments des Wanderer manquent sous leurs doigts un brin de profondeur et de cette sonorité ronde qu’on a tellement appréciée dans l’exécution par les musiciens virtuoses.

Le trio op. 65 semble un complément idéal du programme. Lyrique, effusive et surtout d’une tendresse contagieuse, cette œuvre est rendue avec splendeur et grâce, mais également avec ce pathos qui nous plonge dans le tragique, en renvoyant Dvořák à Schumann et peut-être même à Brahms. Par ceci, les Wanderer nous font aussi découvrir de beaux paysages bohémiens, remplis de douceur et de mélancolie, de tristesse et de petits moments de bonheur. Moments qui ont été immortalisés au disque. À écouter.