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Un Chant de la Terre rugueux et lyrique par Jonathan Nott

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Gustav Mahler (1860-1911) : Le Chant de la Terre. Roberto Saccà, ténor ; Stephen Gadd, baryton ; Bamberger Symphoniker, direction : Jonathan Nott. 1 CD Tudor. Enregistré Salle Joseph-Keilberth à Bamberg (Allemagne), en février 2016. Durée : 61’28.

 
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tudor mahler nottPour , au cours de l'année 1907, s'accumulèrent une série de mauvaises et tragiques nouvelles accentuant les affres d'une vie faite de luttes et de sacrifices.

Tour à tour le maestro fut poussé à la démission de son poste de directeur de l'Opéra de Vienne, frappé cruellement par la disparition de sa fille chérie à l'âge de cinq ans et terrassé  par l'annonce d'un terrible diagnostic l'assurant condamné à court terme par une insuffisance cardiaque majeure. Dans ce climat sombre il découvrit des poèmes chinois du VIIIe siècle adaptés par Hans Bethge. La culture en provenance de l'Extrême-Orient provoquait un engouement dans l'Europe de l'époque. L'atmosphère largement nostalgique des poèmes colora négativement le regard déjà fort altéré du créateur sur la vie. Mahler réalisa d'abord une partition réduite au piano fin août 1908 et travailla sur la partition d'orchestre pendant les mois suivants. Pour lui, il s'agissait bien d'un engagement symphonique. Mais, très superstitieux, il n'osa pas lui attribuer le titre de « Symphonie n° 9 » et se contenta de « Symphonie pour ténor et alto (ou baryton) et grand orchestre » où se mêlent et s'enrichissent mutuellement la voix et l'orchestre. La création se déroula le 20 novembre 1911 à Munich sous la direction de … six mois après la mort du maître autrichien.

Les versions enregistrées de ce chef-d'œuvre ne manquent pas car les meilleurs s'y sont illustrés, inspirés par le désespoir et le spectre de la mort approchante. Le chef britannique (55 ans) très impliqué, son orchestre de Bamberg (créé en 1946) porté par ses pupitres brillants et ses deux solistes investis en donnent un décryptage sans concession, à la fois dépouillé et ardent, austère et  bouleversant, intimidant et comminatoire. Le dernier mouvement Abschied (L'Adieu) mérite tous les éloges tant il inspire les interprètes, en particulier lors de la répétition saisissante du terme « Ewig » (« Éternellement »).

Une radiographie mahlérienne imposante et impressionnante, qui vient compléter une intégrale des symphonies de Mahler remarquée.

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Gustav Mahler (1860-1911) : Le Chant de la Terre. Roberto Saccà, ténor ; Stephen Gadd, baryton ; Bamberger Symphoniker, direction : Jonathan Nott. 1 CD Tudor. Enregistré Salle Joseph-Keilberth à Bamberg (Allemagne), en février 2016. Durée : 61’28.

 
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2 commentaires sur “Un Chant de la Terre rugueux et lyrique par Jonathan Nott”

  • Michel LONCIN dit :

    Le regretté Henry-Louis de la Grange, décédé récemment, a démontré qu’il ne faut pas exagérer les conséquences du diagnostic d’un médecin de Maiernigg très mal inspiré au niveau psychologique et dans lequel Mahler cru discerner un arrêt de mort : « En fait, il s’agissait seulement d’une affection assez bénigne, une malformation d’une valvule cardiaque » qui l’obligea « à renoncer désormais aux sports qui faisaient tout le charme de sa vie estivale » (l’été 1908 sera à cet égard effectivement sinistre) !!! A preuve, il va assumer pendant quatre années la tâche écrasante de directeur musical du Métropolitan Opera puis de l’orchestre philharmonique de New Y

    • Martin Antoine dit :

      A priori le décès de Mahler est du à une endocardite infectieuse survenant sur une valvulopathie préexistente ?? Pathologie sévère encore aujourd’hui mais naturellement mortelle en 1911 bien avant l’ère des ATB .
      Il est hautement improbable que l’infection valvulaire soit déjà présente en 1907 mais c’est probablement elle qui va l’emporter au début de l’année 1911 .
      Sinon un peu de déception quant à ce type de critique passe partout et il en faut plus pour faire envie d’acheter ce CD après les magnifiques versions que nous offre le disque que ce soit les versions alto ou baryton ( DFD / Bernstein est un grand moment !).

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