Le 14 juillet 1997, Riccardo Muti arrive dans un avion militaire italien à Sarajevo. Le directeur de la Scala vient diriger, deux ans après la fin de la guerre, un concert d'espoir en associant les musiciens de l'orchestre et du chœur de la Scala avec des musiciens bosniens, qui ont bien souvent perdu leurs instruments durant la guerre. Muti dirige alors le Chant des esprits sur les eaux de Schubert et l'Héroïque de Beethoven. Le miracle de la musique opère. Depuis le maestro a renouvelé l'expérience tous les ans dans d'autres lieux, pour des rencontres culturelles et spirituelles, comme à Beyrouth, Jérusalem, Moscou, Istanbul, New York en 2002 à Ground Zero, Le Caire, Damas, Nairobi en 2011 avec des chœurs d'enfants locaux à l'impeccable prononciation dans Nabucco, livrant une intense interprétation qui, selon Muti, aurait fait plaisir à Verdi.
En 2017, le concert se déroulera à Téhéran a annoncé Riccardo Muti à l'Institut Culturel Italien de Paris ce matin, lors d'une présentation du Festival de Ravenne, associé dès le départ à ces « Routes de l'amitié » – la femme de Muti, Cristina Mazzavillani Muti, en a été la fondatrice en 1990. Tous les orchestres italiens enverront à Téhéran des musiciens qui joueront, comme à chaque fois, avec les musiciens du pays de destination du voyage, dans un esprit de fraternité, loin des préoccupations politiques.