Noël baroque avec les Petits Chanteurs de Saint-Marc et les Musiciens de Saint-Julien
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Lyon. Chapelle de la Trinité. 16 et 18-XII-2016. Noëls baroques. Les Musiciens de Saint-Julien, direction : François Lazarevitch. Les Petits Chanteurs de Saint-Marc, direction : Nicolas Porte.
Des noëls baroques, oui, mais de France et de la Nouvelle France d'alors… en compagnie d'un des chœurs d'enfants les plus connus du grand public, les Petits Chanteurs de Saint-Marc. Tel était le programme du concert proposé au public lyonnais en cette veille de Noël.
Reprenant, presque intégralement, le programme du disque paru récemment chez Alpha, François Lazarevitch a donné une couleur lyonnaise au concert avec les Petits Chanteurs de Saint-Marc.
Créé en 1986 par Nicolas Porte, alors professeur de musique au sein du collège Saint-Marc de Lyon, et en partenariat avec le chef d'établissement de l'époque, ce chœur mixte est fort de 75 jeunes choristes, tous scolarisés dans ledit collège. Son parcours a été marqué, en particulier, par Les choristes, le film de Christophe Baratier et sa musique composée par Bruno Coulais.
Du disque précité avec la Maîtrise de Radio-France au concert avec les Petits Chanteurs de Saint-Marc, les Musiciens de Saint-Julien ont apporté leurs talents et leur chef sa compétence et son imagination musicologiques.
Quand « noël » se décline en différentes langues, patois régionaux et accents
Douce nuit débute le concert, à voix seules, mais les instruments rejoignent vite les Petits Chanteurs avec Les bourgeois de Chastre. C'est vif, joyeux : « Menez tout' grande joye ». Les instruments d'époque arrivent avec le tympanon dans Quand Dieu naquit à Noël de Michel Corrette puis la musette de François Lazarevitch qui introduit un Noël poitevin. Dans cette chanson, la flûte à bec et le hautbois d'Elsa Frank se lâchent. Une vraie joie ! Puis c'est l'intervention d'Enea Sorini dans un noël de Nicolas Saboly. Après le tympanon, c'est sa voix de baryton qui raconte, en provençal, la naissance de Jésus. Le timbre, l'articulation et la vivacité finale sont justement récompensés par les applaudissements du public, séduit. Un régal de découvertes. Les Petits Chanteurs sont a cappella dans le célèbre Une jeune pucelle de Daquin. Et la première partie du concert se termine avec le Concerto fatto per la motte di natale de Corelli. C'est une version révisée par François Lazarevitch : violons et violoncelle sont remplacés par flûtes et hautbois. Originale et intéressante transcription qui remet cette pièce dans le contexte populaire des noëls.
C'est par le Québec que débute la seconde partie en compagnie d'un Petit Chanteur, soliste à la voix affirmée, dans un chant traditionnel C'est une fille muette. Un Noël bressan nous ramène en France puis le chœur nous fait franchir une frontière de plus avec un Noël suisse de Michel Corrette. Retour d'Enea Sorini, cette fois en québécois, avec Jesous Ahatonia de Jean de Brébeuf. Enfin, les jeunes choristes se lâchent un peu… et font quelques nuances. Le concert se termine avec Joseph est bien marié, thème repris par nombre de compositeurs et, ici, par Marc-Antoine Charpentier.
Les Musiciens de Saint-Julien, à l'écoute de ce concert, méritent une plus grande diffusion. François Lazarevitch, par son travail et sa créativité musicale, apporte une vraie différence au public qui ne demande qu'à s'en régaler. Quant aux Petits Chanteurs de Saint-Marc, Les choristes sont loin. Si, selon la formule scolaire, ils méritent la mention Bien pour leur musique, il leur manque ce supplément d'âme qui donne, à ceux qui les écoutent, cette émotion que leurs confrères anglais diffusent merveilleusement.
Crédits photographiques : Musiciens de Saint-Julien © Jean-Baptiste Millot ; Petits Chanteurs de Saint-Marc © Gérard Dawance
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Lyon. Chapelle de la Trinité. 16 et 18-XII-2016. Noëls baroques. Les Musiciens de Saint-Julien, direction : François Lazarevitch. Les Petits Chanteurs de Saint-Marc, direction : Nicolas Porte.