Les Métaboles proposent une nuit américaine

Pour son deuxième enregistrement, le chœur Les Métaboles, qui s'est spécialisé dans la musique vocale des XX^e et XXI^e siècles, présente un panorama du répertoire choral américain, un parcours invitant au voyage nocturne.

La formation de Léo Warynski propose des œuvres fréquemment abordées par des chœurs anglo-saxons, y compris au disque, et à de rares exceptions près, inconnues de ce côté-ci de l'Atlantique. Les pièces retenues, pour chœur mixte a cappella, parfois profanes, souvent sacrées, couvrent une large période, de 1921 à 2002, relèvent d'esthétiques assez variées, plus ou moins tonales, et d'esprit différent (lumineux, planant, énigmatique, sombre, inquiétant, allant).

Samuel Barber est le plus représenté, avec notamment l'inévitable adaptation pour chœur de l'adagio de son Quatuor à cordes op. 11. L'interprétation qu'en donne Les Métaboles déçoit un peu par manque de mystère et un tempo trop animé mais l'intérêt du disque repose plus sur la découverte des autres œuvres, elles moins connues. Le jeune chœur fait preuve de belles qualités expressives, de sens des couleurs, de subtiles nuances dans ce répertoire exigeant, difficile pour les chanteurs, et emporte l'adhésion même si l'on reste quelque peu réservé sur l'intérêt de certains morceaux. Léo Warynski a néanmoins eu la bonne idée de retenir deux figures marquantes du chant choral contemporain, Eric Whitacre d'une part dans une pièce célèbre grâce à Youtube, mais surtout Morten Lauridsen et son sensationnel O Magnum Mysterium (1994), devenu un grand classique. Un programme hors des sentiers battus, assez pointu, par un des meilleurs chœurs français à l'heure actuelle.