Comme chaque année, au mois de novembre, l'Académie des Beaux-Arts proclame le palmarès des Prix et Concours 2016 lors de sa séance publique sous la coupole de l'Institut de France. Soucieuse d'encourager et de soutenir les artistes dans les disciplines qui lui sont spécifiques (peinture, sculpture, gravure, architecture, musique, cinéma, photographie), l'Académie poursuit une mission très active de mécénat en décernant chaque année plus de cinquante prix qui récompensent des artistes ou des auteurs d'ouvrages consacrés à l'art. La plus haute récompense est allée cette année à un compositeur.
Après l'hommage rendu par le Président Erik Desmazières aux membres de l'Académie disparus durant l'année écoulée, c'est Madame Edith Canat de Chizy, compositrice et vice-présidente, qui proclame le palmarès. Il sera ponctué de plusieurs moments musicaux tandis que quatre écrans fixés en pourtour de scène permettent de visualiser quelques aspects du travail de chaque artiste récompensé. On ne saurait rendre compte de chaque Prix attribué. Notre palmarès se limitera donc au seul domaine musical.
Le Grand Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca (100 000 euros), remis alternativement en peinture, sculpture ou composition, est décerné cette année au compositeur et chef d'orchestre hongrois Péter Eötvös (né en 1944) pour l'ensemble de son œuvre et le rayonnement de cet artiste hors norme. Cette même Fondation, particulièrement dynamique dans sa politique de valorisation de la création sonore, a passé commande à Philippe Leroux (15 000 euros) d'une œuvre courte pour orchestre. Avec l'Orchestre Colonne dont il est le chef titulaire, Laurent Petitgirard, membre de l'Académie, donne en création mondiale Envers I de Philippe Leroux, une œuvre puissamment expressive écrite « en mémoire de toutes les victimes d'attentats, et de tous ceux qui sont la proie de la violence humaine ». L'Ensemble De Caelis, sous la direction de Laurence Brisset, remporte, quant à lui, Le Prix Liliane Bettencourt qui a pour ambition de reconnaître et récompenser les chœurs professionnels (une dotation qui passe de 40 000 à 50 000 euros). Les cinq voix de femmes a cappella résonnent sous la coupole dans un répertoire polyphonique du XIVe siècle qu'elles explorent toujours plus avant. Le Prix Pierre Cardin pour la composition musicale est attribué au compositeur colombien Pedro Garcia-Velasquez (né en 1984). Le Grand Prix d'orgue Jean-Louis Florentz a été remis à Thomas Kientz tandis que les compositeurs Allain Gaussin (né en 1943) et Frédéric Durieux (né en 1959) reçoivent respectivement le Prix Paul-Louis Weiller et le Prix Florent Schmitt. Sont enfin distingués les deux monographies de Pierre Gervasoni (Henri Dutilleux) et de Karol Beffa (György Ligeti), les auteurs se partageant le Prix René Dumesnil.
C'est l'Orchestre Colonne en grande forme sous la baguette de Laurent Petitgirard qui clôt cette séance solennelle en jouant, comme le veut la coutume, la Fanfare de La Peri de Paul Dukas, compositeur élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1934.