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Ludwig van, le mythe Beethoven à la Philharmonie

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Philharmonie de Paris
Exposition : Ludwig van, le mythe Beethoven. Du 14 octobre 2016 au 29 janvier 2017

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img_0320L'écran kaléidoscopique qui captive l'œil et l'oreille durant de longues minutes extatiques à l'entrée de l'exposition Ludwig van proposée par la Philharmonie de Paris exprime d'emblée l'omniprésence de Beethoven dans la mémoire collective, populaire et savante. C'est ce qu'ont voulu démontrer les deux commissaires historiens de l'art Marie-Pauline Martin et Colin Lemoine, à travers les huit salles d'une exposition inédite à ce jour et les quelques 250 pièces qui en constituent la richesse exceptionnelle.

C'est donc de la réception de l'œuvre du compositeur qu'il s'agit et de toutes les visions et implications qu'elle fait surgir, s'agissant de l'artiste visionnaire, génie frappé par la malédiction et porteur d'un message universel. Les funérailles nationales du musicien, le 29 mars 1827, constituent le point zéro du parcours de l'exposition, tout comme ce masque mortuaire de Franz Klein occupant le centre d'un espace circulaire suggérant quelque lieu saint. Le mythe Beethoven est en marche à travers l'iconographie des salles suivantes. Que se soient les monuments érigés en sa mémoire ou les toiles christiques qu'il suscite, le musicien semble tutoyer le divin. De même, le fétichisme attaché à son quotidien s'érige en culte sacré : son cornet acoustique, son violon ou même quelques planches du parquet de sa chambre figurent dans les vitrines d'une sorte de cabinet des curiosités! Les plasticiens – notamment Antoine Bourdelle qui réalisera 80 sculptures du maître de Bonn – s'emparent de la stature puissante et du visage marqué de l'artiste : « les têtes tragiques » de la cinquième salle laissent sans voix. Évidente également est la dimension politique que prennent des œuvres comme son opéra Fidelio, « l'Eroica » écrite « pour célébrer la mémoire d'un grand homme » ou l'Ode à la joie de la Neuvième Symphonie à travers lesquelles Beethoven exalte la liberté et la fraternité des peuples. Photos et extraits vidéo rendent compte de cette récupération tout azimut par nombre de personnalités politiques – y compris Hitler – et d'institutions dirigeantes. Dans la dernière salle, la figure beethovénienne est réinvestie par l'imaginaire des artistes contemporains : en couleur, par Andy Warhol et Terry Adkins, derrière les écrans de Nam June Paik ou, plus symboliquement, à travers l'oreille et le cornet acoustique du sourd, l'œuvre géante du plasticien américain John Baldessari faisant l'affiche de l'exposition.

L'écoute des œuvres de Beethoven jalonne cette trajectoire, ainsi que celle des compositeurs qu'il a particulièrement influencés. Mais bien d'autres documents sonores viennent illustrer et témoigner de l'aura universelle du musicien, de La Dixième Symphonie remix  de , compressant dans une sorte de maelström sonore les neuf symphonies du maître de Bonn, à l'étonnante chanson de Leo Ferré Muss es sein, es muss sein, une formule cryptée que ce dernier emprunte à l'ultime quatuor du compositeur. L'exposition propose également des expériences singulières, telle cette écoute solidienne passant par le toucher et la vibration, qui se développe à l'attention des personnes sourdes ou malentendantes. Une petite rotonde, havre de repos, est propice à une écoute immersive de l'Orage de la « Symphonie pastorale », augmentée d'effets poétiques et visuels assez troublants que suggère un jeu de lumières. Si l'audio-guide distribué gratuitement à l'entrée de l'exposition permet aux plus jeunes d'écouter un parcours sonore conçu spécialement pour eux, il donne également à entendre, via des voix enregistrées, des extraits d'ouvrages exposés dans les vitrines : en bref, une exposition fabuleuse avec tout le confort moderne!

 

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