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Hans Rott (1858 – 1884) : Symphonie n°1 en mi Majeur. Mozarteumorchester Salzburg, direction : Constantin Trinks. 1 CD Hännsler Classic. Enregistrement live du 8 Novembre 2015 au Grosses Festspielhaus de Salzburg. Notice de Constantin Trinks en allemand et anglais. Durée : 58’16
Profil MedienLe jeune Constantin Trinks livre une nouvelle version de la Symphonie n° 1 de Hans Rott emplie de fraicheur. Sa direction musicale, inventive, permet d'estomper les quelques erreurs de jeunesse qui marquent cette partition précoce du musicien.
Composée en 1880 alors que Gustav Mahler a tout juste écrit Das Klagende Lied, l'unique symphonie achevée d'Hans Rott revient régulièrement sur le devant de la scène depuis sa redécouverte en 1989. Pour tout passionné de cette période musicale, elle constitue un maillon essentiel pour comprendre l'utilisation du Gesamtkunstwerk (Œuvre d'art totale) appliqué à la symphonie. On y découvre d'abord des citations wagnériennes, compositeur que Rott avait rencontré et par lequel il est bouleversé dès 1876 lors du premier Ring de Bayreuth. La partition a ensuite servi à Mahler, qui s'inspira de nombreux thèmes pour ses propres symphonies, notamment la 2, la 3 et la 5.
Le nouvel enregistrement de Constantin Trinks arrive après plusieurs versions marquantes ces deux dernières décennies, sans bouleverser les références que sont Dennis Russel Davis et surtout Paavo Järvi, tout en apportant un regain de jeunesse très intéressant. Le jeune et très prometteur chef allemand bénéficie d'un Mozarteumorchester Salzburg moins net et moins rond que les formations de ses ainés, mais développe dans cette version live des voies inédites pleines de fraicheur.
Le premier crescendo, très influencé par le Ring, montre dès le départ une belle maîtrise des couleurs malgré des cuivres moyens et une balance sonore privilégiant le fond de l'orchestre sur les cordes, créant au passage une mise en avant intrigante mais à propos des percussions. Le second mouvement, Sehr Langsam, affiche une belle tenue sans égaler la rigueur de Järvi, tandis que le Scherzo intéresse particulièrement ici, car là où nombres de chefs tombent dans le piège d'en faire une pièce sérieuse, Trinks apporte à ces mesures trop pleines d'idées leur exacte dimension. Il appuie les ralentendo (à 4') puis reste particulièrement pianissimo aux violons (5') pour donner à chaque solo de bois toutes leurs forces, comparable en cela à l'utilisation qu'en fera quelques années plus tard Gustav Mahler. L'ensemble explose ensuite à plusieurs reprises jusqu'à la coda du mouvement.
La dernière partie, Sehr Langsam puis Belebt, débute telle une symphonie de Bruckner puis trouve le thème de l'éternité que l'on réentendra dans la « Résurrection ». On profite sous la baguette de Trinks d'une magnifique construction du premier crescendo jusqu'à la 7ème minute, qui s'apaise comme une Nachtmusik jusqu'à une très impressionnante gestion du point d'orgue final aux cuivres.
Le chef défendant sa passion pour le compositeur dans un livret en allemand traduit seulement en anglais, on ne peut que regretter qu'il n'ait couplé la symphonie avec l'une des Suites ou avec le Prélude Pastorale, comme Paavo Järvi (Clef ResMusica), Davis ou Stenz dans leurs enregistrements CD. Il n'en reste pas moins une belle proposition, neuve et pleine de jeunesse.
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Hans Rott (1858 – 1884) : Symphonie n°1 en mi Majeur. Mozarteumorchester Salzburg, direction : Constantin Trinks. 1 CD Hännsler Classic. Enregistrement live du 8 Novembre 2015 au Grosses Festspielhaus de Salzburg. Notice de Constantin Trinks en allemand et anglais. Durée : 58’16
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