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Aline Piboule fait briller la mer au Festival Format Raisins

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Chavignol (Sancerre). Église Saint-André. 16-VII-2016. Franz Liszt (1811-1886) : Rhapsodie espagnole ; Déodat de Séverac (1872-1921) : Baigneuse au soleil (extrait de Souvenir de Banyuls-sur-Mer) ; Les naïades et le faune indiscret ; Danse nocturne ; Jérôme Combier (né en 1971) : Embâcle ; Claude Debussy (1862-1918) / Yann Ollivo (né en 1972) : La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre, transcription pour piano seul. Aline Piboule, piano.

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Aline Piboule format raisin2016Le Festival Format Raisins allie la musique, la danse, les arts plastiques et la littérature, au vin et au territoire, en valorisant les produits, le patrimoine et le paysage du pays. La quatrième édition s'est déroulée sur le thème de la Méditerranée.

L'avant-dernier concert de cette édition, le récital de la pianiste , est placé sous le signe de l'eau, la mer, et des pays qui l'entourent. La soirée commence par la Rhapsodie espagnole de Liszt, construite autour des thèmes de La Folia et de Jota Aragonesa. Placer au début d'un récital cette pièce exigeant une virtuosité extrême, montre à quel point a le goût du défi. Entre la gravité de La Folia et la brillance, à la limite du clinquant, de Jota Aragonesa, l'équilibre est difficile à trouver, mais notre pianiste exécute chaque thème et variations (en effet, il s'agit de deux thèmes et leurs variations habilement juxtaposés, suivis d'une coda-cadence) avec grand caractère, sans que la multitude de notes ne dérange les oreilles malgré l'acoustique de l'église.

Ensuite viennent les pièces de , très solaires, évoquant la lumière de la Méditerranée. L'élégance du jeu est à la hauteur de la finesse de la partition, qui suggère des clapotements d'eau produits par de belles baigneuses ou par des naïades. Sous les doigts de Piboule, les notes se transforment en tableaux de maître, très colorés.

L'Embâcle de (2009) est écrit pour un piano préparé (la résonance de certaines notes des graves est modifiée ou étouffée par des gommes), faisant allusion à un cours d'eau obstrué et des écumes qui s'éparpillent. Des figures descendantes rapides, des accords répétés et lents, des cordes flottées au début et à la fin… La composition est sans forme, comme l'eau, et l'exécution libre et pleine d'imagination.

Enfin, le clou de la soirée, tant attendu : La Mer de Debussy pour un seul piano. Dans la partition restée encore manuscrite, le compositeur a inséré toutes les parties orchestrales, sans omettre le moindre détail. L'écriture, fidèle à la version orchestrale, n'est donc pas pianistique, imposant à l'interprète une performance technique plus qu'ardue. Malgré cette partition extrêmement complexe, l'interprétation d' est intelligible. Ainsi, nombreux sont les passages de certains pupitres d'orchestre, auxquelles on ne prête pas d'attention particulière car fondues dans l'ensemble, qui deviennent tout d'un coup audibles, procurant une sensation nouvelle. Elle nous fait redécouvrir l'œuvre en proposant une écoute autre, voire inédite.

Cette belle soirée est agrémentée du Clair de lune, toujours de Debussy, délicat et rêveur.

Crédit photographique : © Festival Format Raisins

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Chavignol (Sancerre). Église Saint-André. 16-VII-2016. Franz Liszt (1811-1886) : Rhapsodie espagnole ; Déodat de Séverac (1872-1921) : Baigneuse au soleil (extrait de Souvenir de Banyuls-sur-Mer) ; Les naïades et le faune indiscret ; Danse nocturne ; Jérôme Combier (né en 1971) : Embâcle ; Claude Debussy (1862-1918) / Yann Ollivo (né en 1972) : La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre, transcription pour piano seul. Aline Piboule, piano.

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