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Michel Tabachnik (né en 1942) : Ma rhapsodie ; éditions Buchet Chastel ; Paris, février 2016 ; 193 pages.

 
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L'actualité est dense pour le compositeur, chef d'orchestre et auteur . Dans cette même année 2016, il voit son opéra Benjamin dernière nuit donné sur la scène de l'Opéra de Lyon alors qu'il signe et fait paraître Ma rhapsodie, le récit autobiographique d'un musicien qui nous parle de son expérience de terrain et livre ses réflexions sur son art.

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« Pour moi, se vouer à l'art contemporain fait partie intégrante de l'artiste qui ne peut se contenter de mettre à ses programmes que les morceaux du passé et n'avoir dès lors qu'une fonction de musée » écrit Tabachnik. Voilà une opinion qui éclaire la trajectoire d'un musicien qui fut le chef assistant et ami de Pierre Boulez et l'ardent défenseur de la musique de Iannis Xenakis, deux compositeurs qui ne s'appréciaient guère et dont l'auteur esquisse une comparaison assez savoureuse. Plus que sa carrière elle-même, c'est le travail du chef avec ses musiciens, durant les répétitions, qui stimule son écriture, étayée de nombreux souvenirs et anecdotes, avec Guerguiev, Karajan, Ozawa, Boulez, Markevitch… C'est par l'intermédiaire du chef suisse dont il fut le tout jeune élève, qu'il prend connaissance de son ascendance juive. À la mort de son père, héritant de sa bibliothèque, découvre Carl Gustav Jung, l'Alchimie puis la Cabale. Ces lectures bouleversent en profondeur son rapport au son et à la création ou, plus justement, lui révèlent ce qu'il ressentait intuitivement sans jamais avoir pu l'expliquer.

Sans revenir précisément sur l'affaire du Temple solaire à laquelle sont liés ses propres écrits – onze années d'une « traversée horrible » dont il sort relaxé en 2006 – évoque cette période rude et solitaire où il était reclus dans son chalet de Villaz, au creux des montagnes du Valais suisse, et où, privé de musique, il avait pour seul exutoire l'écriture. Long également fut le temps de sa réhabilitation qui lui permit de remonter sur le podium, celui du dont il devient le chef titulaire en 2007, celui de la Cité de la musique où il donne désormais chaque année plusieurs concerts avec son orchestre, grâce au soutien de .

L'heure est au bilan puisque le chef vient de quitter « ses » musiciens bruxellois, au moment même où l'Opéra de Lyon consacre son travail de composition. « Mon rêve serait de me vouer à l'écriture. Écrire de la musique. Écrire des livres […]. » Pour cet obsessionnel du travail, le grand œuvre est loin d'être achevé.

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