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Thibaudet, Bringuier et la Tonhalle enchantent la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie 1, Grande salle. 15-IV-2016. Edvard Grieg (1843-1907) : Concerto pour piano et orchestre en la mineur op. 16 ; Antonin Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 8 en sol majeur op. 88 B 163. Jean-Yves Thibaudet, piano ; Orchestre de la Tonhalle de Zurich, direction : Lionel Bringuier.

Bringuier - Credit Paulo Dutto - 3En tournée de printemps, l' a mis au programme de son étape parisienne deux grandes, belles et prenantes œuvres romantiques : le Concerto pour piano de Grieg et la Symphonie n° 8 de Dvořák.

On ne présente plus le concerto de Grieg, ni , interprète reconnu de cette œuvre. Assurément, celle-ci réclame un pianiste et un orchestre qui ne craignent pas de s'abandonner aux grands élans romantiques qui la traversent. La maîtrise technique de est impressionnante, d'un début de premier mouvement particulièrement énergique à une fin de troisième en apothéose où le piano ne se laisse pas submerger par l'extraordinaire vague de l'orchestre. Mais c'est aussi avec beaucoup de sensibilité et d'à propos qu'il aborde les différents moments expressifs, qu'ils soient élégiaques, rêveurs, charmants, dramatiques ou profondément lyriques. En particulier, la longue cadence du premier mouvement, qui évoque très fortement Liszt, est parfaitement emportée, habitée. Nous ne dirions pas, comme lors d'une précédente interprétation, que Thibaudet envisage l'œuvre de manière héroïque. Il est vrai qu'il fait montre d'une présence très affirmée par rapport à l'orchestre, notamment dans l'Adagio central, et d'une grande énergie qui peut parfois confiner à l'empressement, en particulier dans des moments où, l'orchestre lui laissant la main, il « relance la machine » sans prendre son temps. Mais en définitive, la prestation de ce soir est pleinement enthousiasmante.

L'Orchestre de la Tonhalle est aussi l'acteur de cette réussite. Clarté des plans sonores, fusion des timbres, précision des traits et finesse du phrasé, tout est de qualité dans le concerto. Et cela continue dans la Huitième de Dvořák, une œuvre aux mélodies si séduisantes et au déroulement si imprévisible. Ainsi, le début du premier mouvement, aux cordes, est sublime. Le troisième, qui commence sur un rythme de valse, pris ici plutôt vite, est particulièrement souple, chantant, et joliment rythmé. On apprécie d'entendre de menus détails ou des pianissimos qui passent souvent mal au disque. Tous les pupitres répondent présents lors des nombreux solos, et de manière générale les équilibres sont bons, notamment lorsqu'il s'agit de compenser la puissance des cuivres. L'écrin de la Philharmonie n'est sûrement pas étranger à ce ravissement pour les oreilles, mais quelques passages où les cors forcent un peu trop leur son (et c'était déjà le cas dans l'Adagio du concerto) sont là pour rappeler que l'acoustique ne fait pas tout.

Précis dans ses gestes, présent et énergique, dirige de main de maître cet orchestre de très haut niveau. Après l'emballement final et le tonnerre d'applaudissements qu'il ne manque pas de déclencher, on le voit même descendre dans l'orchestre pour féliciter directement ses musiciens.

Un dernier détail qui contribue à faire de cette soirée une franche réussite : des bis qui prolongent le plaisir en restant dans la même veine que les œuvres principales : Consolation de Liszt pour Thibaudet et les Danses slaves en mi bémol et en do majeur pour l'orchestre.

Crédits photographiques : © Paolo Dutto

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Paris. Philharmonie 1, Grande salle. 15-IV-2016. Edvard Grieg (1843-1907) : Concerto pour piano et orchestre en la mineur op. 16 ; Antonin Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 8 en sol majeur op. 88 B 163. Jean-Yves Thibaudet, piano ; Orchestre de la Tonhalle de Zurich, direction : Lionel Bringuier.

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