Hampus Lindwall en trio pour évoquer l’éphémère

L'organiste suédois Hampus Lindwall s'est entouré de Susana Santos Silva à la trompette et de Torbjörn Zetterberg à la contrebasse pour nous offrir une suite de climats insolites et apaisants où le souffle est le fil conducteur.

Déjà connu et remarqué par de précédents enregistrements, Hampus Lindwall, organiste en l'église du Saint-Esprit à Paris a réuni autour de ses claviers une instrumentiste à vent (Trompette et bugle) ainsi qu'un contrebassiste. La musique proposée est « leur musique », sans doute mi-composée mi-improvisée tout au long de onze plages constituant chacune grâce à un titre évocateur un climat bien particulier.

Il y a bien longtemps que l'on ne s'effraie plus d'un langage avant-gardiste paraissant de prime abord quelque peu hermétique. L'alchimie des trois instruments réunis apportent un relief nécessaire et suffisant pour offrir des ambiances construites sur le souffle, la dissonance, la sérénité… Il est recommandé de s'imprégner peu à peu de chaque morceau par une écoute en boucle avant de passer au suivant, afin de ne pas rompre le fil ténu tissé entre les sonorités des trois protagonistes. Il est parfois impossible de reconnaitre d'où vient le son, l'orgue liant et englobant souvent les autres musiciens.

Musiques de recherches, de timbres, d'humeurs, de rêves en marche, où tout semble suggéré avec apaisement et longueur du temps. L'acoustique de l'église apporte un volume supplémentaire, d'échos parfois et de blocs sonores planants à l'infini.

On ne ressort pas indemne de l'écoute de ce disque, mais plutôt apaisé et relaxé, grâce à la perfection des instrumentistes et la douceur qui se dégage finalement de l'ensemble.