La vitalité juvénile et communicative d’Edgar Moreau
Plus de détails
Paris. Salle Gaveau. 14-XII-2015. Giovanni Benedetto Platti (1697-1763) : concerto pour violoncelle en ré majeur D-WD 650 ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concerto pour violon et cordes en mi mineur « Il Favorito » RV 277 ; concerto pour violoncelle en la mineur RV 419 ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) : Sinfonia en sol mineur op. 5 n°6 ; Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Divertimento n°3 en si bémol majeur TWV 50:23 ; Luigi Boccherini (1743-1805) : Concerto pour violoncelle n°2 en ré majeur G 479. Edgar Moreau, violoncelle. Il Pomo d’Oro, Riccardo Minasi, premier violon et direction.
Le jeune prodige du violoncelle, Edgar Moreau, 21 ans, éblouit par la richesse de ses dons.
Déjà largement primé (notamment un 2e prix au Concours Tchaïkovski en 2011 alors qu'il n'avait que 17 ans), Edgar Moreau illumine vraiment la scène de sa présence. Beauté du son, vitalité juvénile mais contrôlée, virtuosité joyeuse, profondeur, caractérisent son jeu bien mis en valeur par un programme intéressant et très varié.
Composé autour de trois concerti pour violoncelle (Platti, Vivaldi, Boccherini), celui-ci proposait des œuvres de compositeurs tous nés dans les dernières années du XVIIe siècle (à l'exception de Boccherini) : des musiques souvent très dansantes, dans l'alternance vif-lent-vif, brillamment interprétées par l'ensemble Il Pomo d'Oro mené par le très virtuose violoniste Riccardo Minasi. On pourra toutefois regretter, de la part de l'ensemble, un certain manque de contrastes dynamiques dans des musiques qui ne sont pas toujours d'une grande profondeur et gagnent à être abordées avec des effets un peu dramatisants. D'autant que l'ensemble, fondé en 2012, est connu pour porter une attention toute particulière à l'opéra et a donc le mode d'emploi de cette approche.
Edgar Moreau, visage encore enfantin, très mobile et expressif, semble habité non seulement mentalement mais aussi physiquement par ce qu'il joue en fusion avec son très beau violoncelle (un David Tecchler de 1711). Il rend bien les contrastes des œuvres, éblouissant dans les passages virtuoses dont il semble se jouer, mais capable d'une grande retenue dans les passages plus lents ou expressifs. Il a un vrai sens de la danse, si important dans ce type d'œuvres, et du dialogue avec l'ensemble musical. On a souvent l'impression que la musique sort de lui pour passer directement dans son instrument. En bis, outre la reprise du premier mouvement du concerto de G.B. Platti, il donne une interprétation intense, vibrante, profondément émouvante de la Sarabande de la 3ème suite pour violoncelle seul, de Bach.
Crédit photographique : Edgar Moreau © Julien Mignot / Erato
Plus de détails
Paris. Salle Gaveau. 14-XII-2015. Giovanni Benedetto Platti (1697-1763) : concerto pour violoncelle en ré majeur D-WD 650 ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concerto pour violon et cordes en mi mineur « Il Favorito » RV 277 ; concerto pour violoncelle en la mineur RV 419 ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) : Sinfonia en sol mineur op. 5 n°6 ; Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Divertimento n°3 en si bémol majeur TWV 50:23 ; Luigi Boccherini (1743-1805) : Concerto pour violoncelle n°2 en ré majeur G 479. Edgar Moreau, violoncelle. Il Pomo d’Oro, Riccardo Minasi, premier violon et direction.