La musique à l’époque de Dickens

Une somme d'informations sur Charles Dickens et la musique de son époque.

James Lyon nous donne, après un ouvrage sur l'influence du folklore, une étude de la vie musicale à Londres à l'époque de Dickens : c'est un tableau chronologique des événements musicaux entre 1812 et 1870, augmenté d'un dictionnaire des personnages réels et fictifs. Une somme d'érudition, comme l'ouvrage précédent. Certes, l'honnête homme français ne connaît pas grand chose de Dickens, ni de son œuvre, ni de ses personnages qui ont acquis une dimension proverbiale dans le monde anglo-saxon. Il est utile de raconter la vie de l'écrivain et de la replacer dans son contexte. Il s'agit de la période victorienne, le sinistre règne de la suie et du puritanisme, et Dickens cristallise la laideur d'une des époques les plus cruelles de l'histoire sur le plan de l'exploitation et de la misère. Mais on lasse le lecteur en l'ensevelissant sous une avalanche de faits et en l'obligeant à chaque phrase à se plonger dans les notes et les annexes.

Entre Dickens et la musique, la relation est à la fois distante (l'écrivain chante volontiers, mais il n'a pas reçu de formation musicale) et étroite (sa célébrité l'amène à fréquenter les concerts et les artistes). Dommage que James Lyon ne l'analyse pas véritablement : quelle est pour Dickens la signification de cet art, par delà l'utilisation symbolique qu'il en fait assez souvent dans son œuvre (en particulier comme révélateur des caractères) ? Le plus intéressant dans cet ouvrage est la peinture de la riche vie musicale anglaise à cette époque. La fameuse théorie du « pays sans musique » est encore largement répandue. Il n'est jamais trop tard pour se défaire de ses préjugés…