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Paul Dukas (1865-1935) : Les Sirènes, chœur de femmes avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome, 1889) ; La Fête des myrtes, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1887) ; Sémélé, cantate (concours pour le prix de Rome 1889, non récompensé) ; Pensée des morts, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1886). Hymne au soleil, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1888) ; l’Ondine et le Pêcheur, mélodie pour soprano et orchestre ; Velléda, cantate (concours pour le prix de Rome 1888, second grand prix) ; Polyeucte, ouverture pour orchestre ; Villanelle pour chœur et orchestre. Avec : Marianne Fiset, Catherine Hunold et Chantal Santon-Jeffery, sopranos ; Kate Aldrich et Marie Kalinine, mezzo-sopranos ; Frédéric Antoun et Cyrille Dubois, ténors ; Tassis Christoyannis, baryton ; Andrew Foster-Williams, baryton-basse ; Hans van der Zanden, cor. Chœur de la radio flamande. Brussels Philharmonic, direction : Hervé Niquet. 1 livre-disque contenant 2 CD Ediciones Singulares ES1021. ISBN : 978-84-606-9480-9. Enregistré en mai et août 2014, et en juin 2015. Texte de présentation bilingue (français et anglais) . Durée : 47’09’’ et 55’00’’
Ediciones SingularesLes pièces de jeunesse composées par Dukas pour l'obtention du prix de Rome révèlent déjà les qualités de grand orchestrateur qui devaient par la suite marquer les grands chefs-d'œuvre du grand compositeur français. L'interprétation exemplaire d'Hervé Niquet et de ses forces confère à ces compositions toute la légitimité qui leur revient.
Après des albums successivement consacrés à Debussy, Saint-Saëns, Gustave Charpentier et Max d'Ollone, le présent volume est le cinquième de la collection consacrée par la Fondation Palazetto Bru Zane / Centre de musique romantique française aux différents prix de Rome, attribués ou non aux plus grands compositeurs français. Ce livre-disque richement documenté regroupe ainsi la totalité des pièces composées à cette occasion par Paul Dukas, quatre fois concurrent au concours entre 1886 et 1889. On y entend ainsi à chaque fois le chœur avec orchestre qui constituait le tour initial de l'épreuve. À cet égard, il est assez difficile de comprendre, à l'écoute des chœurs « Pensées des morts » (1886) et « La Fête des myrtes », pièces très classique pour la première et certes quelque peu wagnérienne pour la seconde, que le jeune Dukas ait pu à deux reprises être éliminé du concours dès le premier tour… Les chœurs composés les deux années suivantes, « Hymne au soleil » (1888) et surtout « Les Sirènes » (1889), ont en revanche été distingués par le jury pour leurs multiples beautés et pour leur nature véritablement innovante. Dukas fut ainsi autorisé à deux reprises à composer la fameuse cantate pour trois voix et orchestre qui constituait le deuxième tour du concours. Des deux pièces, on préférera de loin à la Velléda de 1888 la Sémélé de 1889, même si seule la première fut distinguée, par l'octroi d'un modeste deuxième prix. Sans doute est-ce le caractère résolument wagnérien de la seconde – impossible de ne pas penser à l'enchantement du feu de La Walkyrie au moment où Jupiter se montre à Sémélé dans toute sa divine majesté… – qui disqualifia sans ménagement une pièce ambitieuse sur le plan vocal, mais tout à fait remarquable pour sa construction dramatique et pour son orchestration. Aux pièces composées à l'occasion des quatre concours sont joints divers morceaux datant de la même période, parmi lesquels on distinguera tout particulièrement la mélodie pour voix et orchestre l'Ondine et le Pêcheur, fort joliment chantée par Chantal Santon-Jeffery.
De façon générale, l'interprétation vocale est de haute tenue, en dépit de la présence de mezzos insuffisants. Kate Aldrich, notamment, dont le français est incompréhensible, fait valoir dans le rôle de Junon une voix instable et chevrotante, à court de graves comme d'aigus ; il est vrai à sa décharge que son rôle est particulièrement éprouvant. Des deux sopranos, on préfèrera nettement à la voix claire mais monochrome de Marianne Fiset les intonations dramatiques de Catherine Hunold, radieuse dans son portrait d'une Sémélé à la fois lumineuse et juvénile. Si les voix graves masculines s'acquittent avec honneur et dignité de leur tâche, ce sont surtout les deux ténors qui se distinguent par leur interprétation et leur musicalité. Frédéric Antoun est ainsi, dans la cantate Velléda, un Eudore plus vaillant que ce qu'on aurait imaginé, Cyrille Dubois réservant des phrasés de rêve dans les parties solistes de trois des chœurs avec orchestre. Dans ces pièces d'une écriture vocale et orchestrale complexe, le Chœur de la radio flamande et les Brussels Philharmonic, galvanisés par un Hervé Niquet visiblement passionné par son sujet, font littéralement merveille. Amoureux de l'orchestre de Dukas, vous serez tous aux anges.
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Paul Dukas (1865-1935) : Les Sirènes, chœur de femmes avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome, 1889) ; La Fête des myrtes, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1887) ; Sémélé, cantate (concours pour le prix de Rome 1889, non récompensé) ; Pensée des morts, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1886). Hymne au soleil, chœur mixte avec orchestre (concours d’essai pour le prix de Rome 1888) ; l’Ondine et le Pêcheur, mélodie pour soprano et orchestre ; Velléda, cantate (concours pour le prix de Rome 1888, second grand prix) ; Polyeucte, ouverture pour orchestre ; Villanelle pour chœur et orchestre. Avec : Marianne Fiset, Catherine Hunold et Chantal Santon-Jeffery, sopranos ; Kate Aldrich et Marie Kalinine, mezzo-sopranos ; Frédéric Antoun et Cyrille Dubois, ténors ; Tassis Christoyannis, baryton ; Andrew Foster-Williams, baryton-basse ; Hans van der Zanden, cor. Chœur de la radio flamande. Brussels Philharmonic, direction : Hervé Niquet. 1 livre-disque contenant 2 CD Ediciones Singulares ES1021. ISBN : 978-84-606-9480-9. Enregistré en mai et août 2014, et en juin 2015. Texte de présentation bilingue (français et anglais) . Durée : 47’09’’ et 55’00’’
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