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Philharmonie I, espace d’exposition. Jusqu’au 31 janvier 2016.
La musique est, pour Marc Chagall (1887-1995), plus qu'une simple source d'inspiration. Elle l'a accompagné toute sa vie, et ses œuvres devenaient particulièrement éclatantes lorsqu'il y traitait un sujet musical. Cette exposition le démontre tout au long d'un parcours à travers 270 pièces : peintres, dessins, costumes, maquettes de décors et de costumes, esquisses, mais aussi céramiques et sculptures.
Dès qu'on pénètre dans l'espace d'exposition, on est ébloui par la projection grandeur nature d'images du plafond de l'Opéra de Paris, numérisées en très haute définition par le Lab de l'Institut Culturel de Google à Paris. Ces images montrent les détails, certains invisibles aux yeux des spectateurs dans la salle (cachées par le lustre, angle peu approprié…). Les 14 compositeurs présents sur la fresque sont évoqués par la diffusion d'extraits musicaux; par exemple, Daphnis et Chloé pour Ravel, L'oiseau de feu pour Stravinski, ou Tristan et Isolde pour Wagner. L'image est entourée des études et esquisses pour le projet du plafond de l'opéra de Paris recourant à des techniques diverses (encre, aquarelle, gouache…) et la plupart exposées pour la premières fois au public, avec lesquelles on peut suivre la création étape par étape.
Outre « Le plafond de l'Opéra », les sept parties thématiques restantes, dans une chronologie volontairement inversée des années 1960 aux 1920, sont les suivantes : Les projets monumentaux des années 1960 ; La Flûte enchantée (New York 1966-1967) ; Les résonances de la matière (Vance et Saint-Paul-de-Vence, années 1960) ; Daphnis et Chloé (Bruxelles et Paris, 1958-59) ; L'Oiseau d feu (New York, 1945) ; Aleko (Mexico, 1942) ; Le Théâtre d'art juif (Moscou, 1919-20). Dans les deux premières sections, on peut admirer de nombreux diaporamas d'images d'archives des photographes Boris Lipnitski et Izis, comme témoignages d'un processus de création.
Pour les thèmes d'opéras et de ballets, des costumes originaux dessinés et peints par l'artiste (et cousus par sa femme Bella pour Aleko), et ceux recréés dans les années 1970 pour L'Oiseau de feu, ainsi que des objets d'art populaire (les kachinas) du Nouveau Mexique qui l'ont inspiré pour ce même ballet, nous invitent à mieux cerner l'univers multidisciplinaire de Chagall, visant à l'art total. Cette conception de la « réunion des arts » est explicitement présentée dans la dernière section par les quatre panneaux représentant la musique, le théâtre, la littérature et la danse et deux autres tableaux du Théâtre d'art juif (1920), grâce aux prêts exceptionnels de la Galerie Tretiakov de Moscou. Un autre prêt exceptionnel : Commedia Dell'Arte (1958) à Francfort, qui a été détachée du contexte, spécialement pour l'exposition.
À chaque salle, on découvre un nouvel enchantement, et on sort de l'exposition avec le même éblouissement que quand on est entrés.
Cette manifestation a une sœur jumelle, à La Piscine de Roubaix, intitulée « Les Sources de la musique », qui présente environ 200 œuvres complétant parfaitement Le Triomphe de la musique.
Crédits photographiques :
Izis, Marc Chagall travaillant aux panneaux du Metropolitan Opera de New York : Le Triomphe de la musique, atelier des Gobelins, 1966 © Adagp, Paris 2015. Photo Izis. © Izis-Manuel Bidermanas ;
Marc Chagall, Projet pour une toile de fond pour Aleko : Aleko et Zemphira au clair de lune (scène I), 1942, gouache, lavis et crayon sur papier. The Museum of Modern Art, New York. ©ADAGP, Paris, 2015 – CHAGALL ®
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Philharmonie I, espace d’exposition. Jusqu’au 31 janvier 2016.
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