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Les pirates de Gilbert et Sullivan débarquent à Caen

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Caen, Théâtre. 24-X-2015. Arthur Sullivan (1842-1900) : les Pirates de Penzance, opéra comique en deux actes sur un livret de William Schwenck Gilbert. Mise en scène : Mike Leigh. Scénographie et costumes : Alison Chitty. Chorégraphie : Francesca Jaynes. Lumières : Paul Pyant. Avec : Adrian Powter, le major-général Stanley ; Joshua Bloom, le Roi des pirates ; Robert Murray, Frédéric ; Mark Richardson, le Sergent de police ; Claudia Boyle, Mabel ; Rebecca de Pont Davies, Ruth. Chœurs du théâtre national de la Sarre (chef de chœur : Jaume Miranda) ; Orchestre philharmonique du Luxembourg, direction : Timothy Henty.

Le théâtre de Caen importe de Londres un fleuron de la culture anglaise, Gilbert et Sullivan, avec leurs Pirates de Penzance.

pirates_tristram_kentonPari tenu ! Et joliment ! Donner en France un classique de la culture britannique, pratiquement inconnu ici : les Pirates de Penzance, de Gilbert et Sullivan, en anglais, avec l'intégralité des dialogues. Le spectacle de l'English National Opera, passé par le Luxembourg, n'ira pas plus loin que Caen, mais l'incursion est réussie : le public était visiblement enchanté de l'œuvre qu'on lui a fait découvrir. Il y a beaucoup d'humour intraduisible dans cette opérette loufoque, et les tentatives de rendre les jeux de mots dans les surtitres ne font qu'illustrer cet obstacle majeur à l'importation de Gilbert et Sullivan en France. Restent la drôlerie des situations et surtout le charme irrésistible de la musique. C'est un fait que les Pirates contiennent certaines des plus belles pages de Sullivan, et que le soin de l'écriture surpasse le niveau moyen de l'opérette française ou allemande.

Et est le meilleur guide pour une découverte (rien n'est plus révélateur pour une œuvre que la fidélité…), il n'en fait jamais trop, et parfois n'en fait pas assez. Il tempère la crudité des éléments colorés du décor par des éclairages tamisés. Il obtient de tous, solistes et chœur, un jeu bien proportionné à l'effet demandé par le livret. On rit donc à bon escient. On sent que le cinéaste aime Gilbert et Sullivan, auxquels il a déjà consacré un charmant film (Topsy-Turvy, 1999).

Pour la réalisation musicale, il y a abondance de biens, tous les participants sont à saluer. Il faut dire que la plupart des chanteurs ont participé, comme chanteur principal ou comme doublure, à la production de l'ENO, tout comme le chef . Est-ce pour cette raison que le chœur et l'orchestre, continentaux, se trouvent souvent en décalage ? En fin de compte, le chœur se rattrape largement par sa présence scénique et vocale. Quant au Philharmonique du Luxembourg, voilà un luxe auquel Sullivan n'a pas toujours droit ! Le chef ne s'autorise aucune lourdeur et se montre attentif aux détails de l'orchestration.

Les chanteurs n'ont rien à envier à des spécialistes du répertoire léger en terme d'aisance et de drôlerie.  Et le chant est d'une qualité rarement entendue dans ces pages, que ce soit chez la piquante , l'impeccable , ou l'ensemble des voix graves, exemptes de toute vulgarité.

On prend beaucoup de plaisir à cette rareté britannique. Depuis le temps qu'on les attendait, on voudrait demander aux sympathiques pirates de revenir bientôt sur nos côtes…

Crédits photographiques : © Tristram Kenton

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Caen, Théâtre. 24-X-2015. Arthur Sullivan (1842-1900) : les Pirates de Penzance, opéra comique en deux actes sur un livret de William Schwenck Gilbert. Mise en scène : Mike Leigh. Scénographie et costumes : Alison Chitty. Chorégraphie : Francesca Jaynes. Lumières : Paul Pyant. Avec : Adrian Powter, le major-général Stanley ; Joshua Bloom, le Roi des pirates ; Robert Murray, Frédéric ; Mark Richardson, le Sergent de police ; Claudia Boyle, Mabel ; Rebecca de Pont Davies, Ruth. Chœurs du théâtre national de la Sarre (chef de chœur : Jaume Miranda) ; Orchestre philharmonique du Luxembourg, direction : Timothy Henty.

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