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Metz. Opéra-Théâtre de Metz-Métropole. 29-IX-2015. Charles Gounod (1818-1893) : Roméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après Shakespeare. Coproduction avec l’Opéra de Tours, l’Opéra Grand Avignon, l’Opéra de Reims et l’Opéra de Massy. Mise en scène : Paul-Émile Fourny. Décors : Emmanuelle Favre. Costumes : Dominique Burté. Lumières : Jacques Chatelet. Avec : Florian Laconi, Roméo ; Kimy Mc Laren, Juliette ; Carine Séchaye, Stéphano ; Sylvie Bichebois, Gertrude ; Jérôme Varnier, Frère Laurent ; Marc Vanaud, Capulet ; Marc Larcher, Tybalt ; Guillaume Andrieux, Mercutio ; Jean-Marie Delpas, le Duc de Vérone ; Julien Belle, Pâris ; Jean-Sébastien Frantz, Grégorio ; Dae Gweon Choï, Benvolio. Chœurs de l’Opéra-Théâtre de Metz-Métropole (chef de chœur : Nathalie Marmeuse). Chœur de l’Opéra national de Lorraine (chef de chœur : Merion Powell). Orchestre national de Lorraine, direction : Jacques Mercier.
Une distribution moyenne et une mise en scène inspirée du cinéma sont-elles suffisantes pour renouveler notre approche du chef d'œuvre de Gounod ? Jacques Mercier et l'Orchestre national de Lorraine, en tout cas, illuminent une partition aux mille beautés.
Située dans un décor marqué par la quasi omniprésence d'un grand escalier en colimaçon traversant le plafond, symbole de la liberté à laquelle aspire une Juliette opprimée par le poids des injonctions familiales, la mise en scène de Paul-Émile Fourny vise à l'intemporalité et l'universalité inspirées des films du réalisateur Tim Burton. Riche en symboles à la signification obscure ou trop évidente – les massacres de cerfs que l'on retrouve du premier au dernier acte… –, elle signale l'univers onirique et fantasmagorique dans lequel évoluent les deux amants en quête d'absolu, tous deux résolument en marge du milieu familial dont ils sont issus. Un plafond amovible, littéralement écrasant dans la scène du tombeau, suggère le climat qui plane sur les deux familles rivales. Ces deux dernières se distinguent habilement non seulement par leur gestuelle mais également par leurs costumes, un camaïeu de gris et de bleu pâle pour les Capulets, des coloris rouges-orangés pour des Montaigu décidément plus terriens. La mort est omniprésente dans cet univers glacial même si, signe d'espoir, les deux héros meurent debout, enlacés dans une fusion totale. La beauté des éclairages contribue tout au long du spectacle, notamment avec la trouée dans la chape que constitue le plafond, au message d'espoir qui vient atténuer quelque peu la dimension tragique du destin des deux amants.
La mise en scène privilégie tout particulièrement la direction d'acteurs, même si dans ce domaine certains interprètes sont plus gauches que d'autres. Florian Laconi est ainsi peu convaincant dans un rôle de jeune premier. Par ailleurs, en dépit d'aigus toujours aussi rayonnants, mais uniformément émis fortissimo, il contrôle mal son vibrato dans le médium, et la justesse s'en ressent quelquefois. On louera cependant une très belle diction, qui fait de lui un Roméo finalement attachant. Sa partenaire Kimy Mc Laren est plus à l'aise scéniquement, et l'évolution psychologique de Juliette, fillette juvénile promise à un destin tragique, est bien rendue. Vocalement sans éclat particulier, et à l'extrême aigu parfois difficile au premier acte, sa belle diction finit par emporter l'adhésion. Le reste de la distribution, plus satisfaisant scéniquement que sur le plan vocal, reste honorable. Marc Vanaud compense l'usure de ses moyens par un solide métier, Carine Séchaye déçoit en Stephano et Jérôme Varnier est un Frère Laurent quelque peu chevrotant ; si Guillaume Andrieux est un acteur investi, son air de la reine Mab passe presque inaperçu. Les rôles secondaires sont dans l'ensemble bien tenus, avec notamment une belle Gertrude, moins caricaturale que d'habitude.
Une fois encore, on se félicitera de la réunion des chœurs de Metz et de Nancy, particulièrement efficaces dans le superbe prologue ou dans le grand finale du troisième acte. Dans la fosse, Jacques Mercier et l'Orchestre national de Lorraine, grands habitués du répertoire français de la deuxième moitié du XIXe siècle, illuminent ce qui pour beaucoup restera le plus bel opéra de Charles Gounod, et tissent des liens avec les grands orchestrateurs français à venir. C'est résolument à la fosse que l'on doit les plus belles satisfactions de la soirée.
Crédit photographique : Florian Laconi et Kimy Mc Laren (photo n°1) ; Chœur de l'Opéra-Théâtre de Metz-Métropole et Chœur de l'Opéra national de Lorraine (photo 2) © Arnaud Hussenot – Metz Métropole
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Metz. Opéra-Théâtre de Metz-Métropole. 29-IX-2015. Charles Gounod (1818-1893) : Roméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après Shakespeare. Coproduction avec l’Opéra de Tours, l’Opéra Grand Avignon, l’Opéra de Reims et l’Opéra de Massy. Mise en scène : Paul-Émile Fourny. Décors : Emmanuelle Favre. Costumes : Dominique Burté. Lumières : Jacques Chatelet. Avec : Florian Laconi, Roméo ; Kimy Mc Laren, Juliette ; Carine Séchaye, Stéphano ; Sylvie Bichebois, Gertrude ; Jérôme Varnier, Frère Laurent ; Marc Vanaud, Capulet ; Marc Larcher, Tybalt ; Guillaume Andrieux, Mercutio ; Jean-Marie Delpas, le Duc de Vérone ; Julien Belle, Pâris ; Jean-Sébastien Frantz, Grégorio ; Dae Gweon Choï, Benvolio. Chœurs de l’Opéra-Théâtre de Metz-Métropole (chef de chœur : Nathalie Marmeuse). Chœur de l’Opéra national de Lorraine (chef de chœur : Merion Powell). Orchestre national de Lorraine, direction : Jacques Mercier.
Il ne suffit pas de donner foi à ce que dit le metteur en scène : de mon côté je n’ai rien vu de Tim Burton à Metz. Par ailleurs, je ne vois pas comment on peut d’un revers de plume réduire la splendide basse de Jérôme varnier à une critique aussi acerbe qu’injustifée ; par ailleurs, il suffit d’entendre quelques minutes de Chaslin ou Plasson pour comprendre que a direction de Mercier manque singulièrement de lyrisme, tout dévolue au drame qu’elle est… Gertrude était belle mais guère audible. Cela m’agace parfois avoir l’impression de ne pas avoir vu le même spectacle que le critique…
En effet, ce critique n’a pas du voir le même spectacle que vous et moi… les amoureux ne meurent pas debout depuis la production de Massy en novembre 2014… la mise en scène a été modifiée pour cette nouvelle série de représentations.