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Paris. Grand salon des Invalides. 28-IX-2015. Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : extraits du prologue et de l’acte III d’Alceste ; extraits de Psyché ; François Couperin (1668-1733) : Deuxième suite des Pièces de viole ; Gaspard Le Roux (1660-1707 env.) : Passacaille extraite des Pièces de clavecin mises en concert. XVIII-21 Le Baroque nomade : Jean-Christophe Frisch, traverso et direction ; Cyrille Gerstenhaber, soprano ; Sharman Plesener,, violon ; Marion Larigaudrie, violon ; Andreas Linos, viole de gambe ; Rémi Cassaigne, théorbe ; Mathieu Dupouy, clavecin.

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Le fondateur du lieu a disparu il y a 300 ans : l'ensemble XVIII-21 Le donne des œuvres profanes du règne de Louis XIV et ayant trait de près ou de loin à la mort.

L'ensemble s'est mis aux dimensions de la salle, plutôt modestes : un instrumentiste par voix, mais le continuo est bien fourni. Les extraits de la tragédie lyrique Alceste, composée en 1674, l'année de la fondation des Invalides, n'en sont pas moins beaux et poignants. Cyrille Gerstenhaber est excellente : diction parfaite, belle expressivité, son chaleureux et bien travaillé. Dans l'air du prologue “Le héros que j'attends ne reviendra-t-il pas ?”, elle apporte juste ce qu'il faut de variété à cette phrase de la nymphe de la Seine, qui n'en finit pas de revenir. La pompe funèbre, dans l'acte III, offre notamment deux airs de déploration sur la mort d'Alceste. Là encore, les mêmes qualités se font entendre, jusque dans des appogiatures extrêmement soulignées. Enfin, dans la “Plainte italienne” de Psyché, présente dans la tragédie-ballet de de 1671 et dans la tragédie lyrique de 1678 comme intermède, imite à la perfection les pleurs (en italien) du personnage éponyme, qui vient d'apprendre son sacrifice à venir. Les alternances clavecin-théorbe au continuo et la belle présence des violons et de la flûte contribuent aussi à faire de ce dernier morceau du concert une très belle réussite.

La mort dans l'intimité aux Invalides

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Entre les parties lyriques, a choisi des pièces instrumentales en configuration variable. Tout d'abord la deuxième suite des Pièces de viole de Couperin, un sommet de la musique pour viole de gambe. Le soliste et ses deux compères de la basse continue forment un ensemble très harmonieux. à la viole respire bien, au propre comme au figuré, mais son jeu très lié, tout en longueur d'archet, donne parfois l'impression d'une grande débauche d'énergie pour relativement peu de son. Cela est sensible par exemple dans les aigus de la Fuguette, mais moins dans la Pompe funèbre (revoilà le thème) où on apprécie notamment des doubles-cordes magnifiques. Le dernier morceau, La chemise blanche, long, riche et très virtuose, est abondamment applaudi, à raison.

La suite en mi mineur de Lully, également attribuée à Marin Marais, à deux dessus, est une suite de danse plus ordinaire. Son dernier morceau, un Caprice, a la particularité de faire entendre une sonnerie de glas. Très beau, aux voix entremêlées de manière complexe, il nous rappelle l'omniprésence de la mort jusque dans la société de cour au temps de Louis XIV. Enfin, la trop courte passacaille de , lors de laquelle la chanteuse vient prendre la voix de basse à la viole de gambe, met en valeur successivement et tous ensemble les différents instruments.

Une soirée très réussie en définitive, où le public aura apprécié la proximité et la grande valeur des musiciens.

Crédits photographiques : et Ensemble Le © DR

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Paris. Grand salon des Invalides. 28-IX-2015. Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : extraits du prologue et de l’acte III d’Alceste ; extraits de Psyché ; François Couperin (1668-1733) : Deuxième suite des Pièces de viole ; Gaspard Le Roux (1660-1707 env.) : Passacaille extraite des Pièces de clavecin mises en concert. XVIII-21 Le Baroque nomade : Jean-Christophe Frisch, traverso et direction ; Cyrille Gerstenhaber, soprano ; Sharman Plesener,, violon ; Marion Larigaudrie, violon ; Andreas Linos, viole de gambe ; Rémi Cassaigne, théorbe ; Mathieu Dupouy, clavecin.

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