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Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, anciens danseurs étoiles du Ballet de l'Opéra National de Paris, donnent un nouveau virage à leur carrière. Dès la rentrée, ils se lancent dans un projet éducatif et artistique dans un théâtre parisien, en ouvrant un atelier d'art chorégraphique, le LAAC.
« Le temps des méthodes est révolu ! »
ResMusica : Que représente pour vous la transmission ?
Nicolas Le Riche : Depuis longtemps, nous nous posons la question de l'apprentissage et de la transmission, telle que nous l'avons vécu, Clairemarie Osta et moi. Ce sont des sujets qui ont occupé notre quotidien ces 25 dernières années. C'est pourquoi nous nous sommes lancés dans un nouveau projet éducatif et artistique, avec le souhait de remettre la pratique de la danse au centre de nos questionnements et de proposer des ateliers de transmission de répertoire, mais aussi de création.
RM : Quelle méthode allez-vous utiliser dans votre enseignement ?
NLR : Le temps des méthodes est révolu ! La passation d'artistes, de « sachants », à des pratiquants est très importante. Ce témoignage du vivant est capital : une fois que l'on a été traversé par ces mouvements, on en a une connaissance physique et organique différente. Ces « sachants » sont des débrideurs d'imagination, c'est comme cela que la danse s'est transformée et a continué d'évoluer. Aujourd'hui, nous sommes face à des jeunes qui sont convaincus qu'ils peuvent être les créateurs de quelque chose. La chorégraphie est une incarnation du corps, ce n'est pas une enveloppe vide. Notre approche est davantage une histoire de compagnonnage. Elle va résulter de la confrontation de nos idées et de nos envies à celles des participants à cet atelier, en contournant la relation de professeur à élève.
RM : Allez-vous conserver une activité artistique ?
NLR : Nous souhaitons rester des artistes actifs et continuer à nous produire sur scène. En tant qu'artistes, nous avons envie de recréer un fil direct entre la scène et le studio et d'envisager de multiples croisements, en lien direct avec les chorégraphes avec lesquels nous travaillons, comme Saburo Teshigawara ou Mats Ek. Des stages avec nos partenaires internationaux et des professeurs complémentaires viendront enrichir ce que nous pouvons proposer aux élèves.
RM : Pourquoi mêler pré-professionnels et amateurs ?
NLR : Les deux énergies sont tout à fait compatibles. La passion des amateurs apporte une énergie, un amour de la danse et une créativité qui enrichissent l'appréhension du mouvement des jeunes professionnels. Alors qu'ils sont dans la recherche d'efficacité, un peu de fantaisie et l'exploration de nouvelles pistes ne nuit pas. Nous espérons accompagner ces jeunes à travers un chemin et les faire intervenir dans différents projets personnels afin de les former à la scène.
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