Augustin Hadelich dans Mendelssohn et Bartók

Le jeune violoniste Augustin Hadelich figure parmi les trentenaires les plus prometteurs. Il confirme dans cet album sa maîtrise et sa musicalité. Il ne lui manque encore qu'une touche de fantaisie et de liberté pour atteindre les sommets.

Âgé d'à peine trente ans, Augustin Hadelich commence à se faire un nom parmi les violonistes de sa génération, tant au concert qu'au disque. Un enregistrement récent rapprochant de façon originale les concertos de Sibelius et Thomas Adès avait en particulier été salué par la critique. Cette fois, il associe plus classiquement deux piliers du répertoire, l'opus 64 de Mendelssohn et le Concerto n° 2 de Bartók. On ne peut que s'incliner devant la musicalité et la technique du musicien, qui déploie une sonorité radieuse dans le Mendelssohn et une fluidité parfaite. Le résultat est irréprochable, hormis peut-être qu'il manque un brin de personnalité et de fantaisie supplémentaires pour assurer à cette version une place au sommet. L'accompagnement de l‘orchestre norvégien est lui aussi impeccable, en phase avec l'esthétique du soliste, jusque dans sa retenue relative.

Plus enthousiasmant est le Bartók, rapide, enlevé, tournant le dos aux conceptions post-romantiques pour en mettre en valeur la grande énergie et la vie, toute innervée par les accents hongrois. De nouveau, l'accompagnement attentif de l'orchestre norvégien participe de cette réussite. De la belle ouvrage donc, malgré une pudeur peut-être encore excessive ; Hadelich n'est qu'à l'aube de sa carrière qu'on lui souhaite pleine de succès, et figure assurément parmi les violonistes à suivre.