Plus de détails
Paris. Palais Garnier. 3-III-2015. D’Ores et déjà. Chorégraphie: Béatrice Massin, Nicolas Paul; musique: Jean-Philippe Rameau. Costumes: Olivier Beriot. Variations Don Giovanni. Chorégraphie: Maurice Béjart; musique: Frédéric Chopin, variations en si bémol majeur pour piano et orchestre, opus 2. Piano: Frédéric Vaysse-Knitter. Aunis. Chorégraphie: Jacques Garnier. Musique: Maurice Pacher. Soir de fête. Chorégraphie: Léo Staats, réglée par Christiane Vaussard. Musique: Léo Delibes. Ecole de danse de l’Opéra National de Paris. Direction : Elisabeth Platel. Orchestre des Lauréats du Conservatoire ; direction musicale : Marius Stieghorst.
Avec deux ballets mettant en valeur les filles et deux autres plutôt pour les garçons, entre pièces très classique, néoclassique et plus actuelle, le programme fourni était riche, dense et intelligemment conçu. Quelle jolie et souriante soirée composée là!
S'ouvrant sur la pièce de Béatrice Massin, D'Ores et Déjà, créée à l'origine pour le Tricentenaire de l'Ecole, l'adéquation est meilleure à ce qu'il en avait été représenté à la création; les jeunes danseurs ne semblent plus engoncés dans une rigidité physique assez éprouvante à regarder et il y a une vive émotion à voir certains d'entre eux, jusque parmi les plus petits, à danser de façon quasi-naturelle, comme si la spontanéité s'accouplait à une joie facile et sans prétention. Toujours un peu bavard comme ensemble, mais qui laisse échapper, avec émotion, disons-le encore, l'évidence de l'acte dansé.
Poursuivant la soirée sur la belle connivence des danseuses dans Variations Don Giovanni de l'ingénueux Maurice Béjart, les différentes artistes qui s'illustrent dans chacune des petites variations laissent transparaître leurs facilités techniques et ce qui constituera leur paraître en scène: l'Ecole de danse qui a toujours été l'apprentissage du paraître laisse vivante la personnalité des petits rats et l'on perçoit l'abandon de l'uniformité pour l'entretien d'une certaine subjectivité.
Ceci est d'autant plus mis en évidence avec Aunis, forte en caractérisation scénique, qui peut vite être ennuyeuse quand elle est mal interprétée et quand elle tout juste bien récitée; là encore nécessitée par ces quelques minutes sur scène qui sollicite l'endurance physique et l'importance d'instaurer un climat de nostalgie, de remémoration des moments joyeux et d'insouciance, la maturité des trois solistes impressionnent.
Enfin, Soir de fête, véritable cheval de bataille des soirées de spectacle de l'Ecole, dans le plus pur académisme: tout est très en place, étincelant comme le joyau sur une couronne. Les solistes (quelle fascinante folie les autorise aux défis sur scène!) et le corps de ballet (avec un placement très digne) maintiennent l'avis d'un niveau d'excellence de ces jeunes apprentis et néanmoins déjà professionnels. Il est de coutume d'être clément avec ces spectacles qui sont le baptême (et les confirmations) de scène: ce soir-là, il n'en est nul besoin, la plus sévère critique ne pouvant qu'être conquise par la qualité de la représentation.
Crédit photographique: Variations Don Giovanni © David Elofer
Plus de détails
Paris. Palais Garnier. 3-III-2015. D’Ores et déjà. Chorégraphie: Béatrice Massin, Nicolas Paul; musique: Jean-Philippe Rameau. Costumes: Olivier Beriot. Variations Don Giovanni. Chorégraphie: Maurice Béjart; musique: Frédéric Chopin, variations en si bémol majeur pour piano et orchestre, opus 2. Piano: Frédéric Vaysse-Knitter. Aunis. Chorégraphie: Jacques Garnier. Musique: Maurice Pacher. Soir de fête. Chorégraphie: Léo Staats, réglée par Christiane Vaussard. Musique: Léo Delibes. Ecole de danse de l’Opéra National de Paris. Direction : Elisabeth Platel. Orchestre des Lauréats du Conservatoire ; direction musicale : Marius Stieghorst.