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Karol Beffa (né en 1973): Concerto pour trompette et orchestre; Martin Matalon (né en 1958): Trames V pour trompette et ensemble; Nicolas Bacri (né en 1961): Concerto pour trompette et orchestre; Carlos Grätzer (né en 1956): Aura (par delà les résonances). Trompette Eric Aubier. Orchestre à cordes de la Garde républicaine, direction Sébastien Billard. Orchestre National de Lorraine, direction Jacques Mercier. Orchestre symphonique de Bretagne, direction François Xavier Bilger. Orchestre Philharmonique de Radio France, direction I Ming Huang. CD indéSens: INDE071; code barre 3 760039839732; enregistré en 1996 à l’Auditorium 104 de la Maison de Radio France (13); en 1998 à Rennes (9-11); en 2004 à l’Arsenal de Metz (2-8) et en 2014 à la Garde républicaine (1). Texte français/anglais. 69’25.
IndésensLes Anciens et les Modernes! C'est ainsi que l'on pourrait présenter les quatre compositeurs (et même si le plus Ancien des quatre se trouve être le plus jeune, chronologiquement parlant!) auxquels est ici associée la trompette virtuose d'Eric Aubier.
Interprète aux multiples facettes, le trompettiste donne ici toute la mesure de son art au service de partitions les plus contrastées. Les vétérans de cet album – mais néanmoins « Modernes », Carlos Grätzer et Martin Matalon, s'inscrivent tous deux dans la mouvance des soixante dernières années où la « culture du son », initiée par leurs aînés Edgard Varèse – ou plus près de nous Gérard Grisey – nous met à l'écoute du timbre et de son devenir dans le temps et dans l'espace: des dimensions au sein desquelles s'ancre leur écriture, se déploie leur imaginaire sonore et fait jubiler la trompette d'Eric Aubier.
La série des Trames (onze à ce jour) de Martin Matalon associe un instrument soliste au côté de l'ensemble instrumental. Dans Trame V (2003), la trompette est au centre de l'appareil orchestral, vaste toile sonore qui s'ingénie à la réfléchir, la transformer, la répercuter dans l'espace, à l'instar du dispositif électronique – celui que le compositeur met à l'oeuvre dans la série des Traces. Les diverses sourdines de l'instrument agissent comme autant de filtres sur le timbre de l'instrument soliste qui ne sera révélé dans sa réalité acoustique qu'au terme des cinq mouvements. Dans cette pièce luxuriante où la pensée de l'électronique est transférée dans l'écriture ciselée et très inventive de l'orchestre, Eric Aubier, magistral, est au côté de l'Orchestre National de Lorraine superbement conduit par Jacques Mercier.
Aura (Par-delà les résonances) de Carlos Grätzer situe le propos dans une ère spatio-temporelle très singulière; et pour ce faire, le compositeur imagine des situations de jeux toujours différentes entre soliste et orchestre. C'est une oeuvre saisissante par la richesse foisonnante de ses timbres et l'énergie qui la gorge. L'écriture inventive et raffinée, mettant le soliste au défi, engendre des fusions de matière inouïes, voire des illusions acoustiques très étonnantes lorsque la trompette, usant de ses différentes sourdines, est associée aux autres cuivres ou aux percussions. L'oeuvre d'un seul tenant maintient l'écoute suspendue à ce devenir sonore à la faveur d'une prise de son exemplaire.
Vibrante et monochrome chez Karol Beffa, fanfaronne et loquace chez Nicolas Bacri, la trompette toujours souveraine d'Eric Aubier reste chez nos deux « Anciens » l'instrument de l'expressivité néo-romantique, qui est loin d'éveiller le même intérêt pour une oreille d'aujourd'hui. Des références, certes habilement exploitées, de Bartok (« Musique pour cordes ») chez Beffa ou de Messiaen (l'écriture pour piano dans le Concerto de Bacri) ne sauraient « bâtir un univers » selon la formule significative de Mahler dans ses symphonies.
A noter tout de même un élément commun aux quatre pièces: elles sont toutes gravées au disque pour la première fois et d'une qualité exemplaire.
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Karol Beffa (né en 1973): Concerto pour trompette et orchestre; Martin Matalon (né en 1958): Trames V pour trompette et ensemble; Nicolas Bacri (né en 1961): Concerto pour trompette et orchestre; Carlos Grätzer (né en 1956): Aura (par delà les résonances). Trompette Eric Aubier. Orchestre à cordes de la Garde républicaine, direction Sébastien Billard. Orchestre National de Lorraine, direction Jacques Mercier. Orchestre symphonique de Bretagne, direction François Xavier Bilger. Orchestre Philharmonique de Radio France, direction I Ming Huang. CD indéSens: INDE071; code barre 3 760039839732; enregistré en 1996 à l’Auditorium 104 de la Maison de Radio France (13); en 1998 à Rennes (9-11); en 2004 à l’Arsenal de Metz (2-8) et en 2014 à la Garde républicaine (1). Texte français/anglais. 69’25.
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