Ce matin est décédé le pianiste Aldo Ciccolini à l'âge de 89 ans.
Né à Naples le 15 août 1925 il est le disciple de Paolo Denza (lui-même élève de Ferruccio Busoni). Il s'installe peu après la Seconde Guerre Mondiale en France pour étudier avec Marguerite Long et Alfred Cortot. Le Premier Prix du Concours Long-Thibaud 1949 (devant Paul Badura-Skoda et Pierre Barbizet) lance sa carrière internationale, et rapidement Aldo Ciccolini jour sous la direction des plus grands chefs d'orchestre (Pierre Monteux, Ernest Ansermet, André Cluytens, Charles Münch, Dimitri Mitropoulos, Carlo Maria Giulini, etc.).
A partir de 1969, année de sa naturalisation française, il enseigne au Conservatoire de Paris. Pédagogue réputé, il a eu parmi ses élèves Akiko Ebi, Jean-Yves Thibaudet, Marie-Josèphe Jude ou Nicholas Angelich.
Interprète incontesté du grand répertoire romantique, Aldo Ciccolini s'est aussi particulièrement illustré dans la musique française, signant des intégrales remarquables des oeuvres d'Erik Satie ou Déodat de Séverac. Il a été aussi un grand défenseur de la musique de son compatriote Mario Castelnuovo-Tedesco. Depuis la fin des années 90 sa carrière avait connu un nouvel essor, ajoutant à son immense répertoire des oeuvres d'Ildebrando Pizzetti, Edvard Grieg et Leóš Janáček. Il n'a cessé d'être sur scène jusqu'à présent.
En 2013, il avait reçu le Prix pour l'ensemble de la carrière (Lifetime Achievement Award) des International Classical Music Awards, et il déclarait dans son interview : « Ma passion sans fin pour la musique me fait oublier le souvenir des évènements désagréables de mon existence »
En 2006, dans une interview à ResMusica, il rappelait le rôle particulier de la France : « La France, c'est ma patrie, c'est le pays que j'ai choisi, qui ne m'a pas été imposé par la naissance, la planète ne serait pas vivable sans la France, sans ses musées, sans le Louvre ».
Aldo Ciccolini était Commandeur de l'Ordre national du Mérite.