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Barenboim et le West-Eastern Divan Orchestra ovationnés à Paris

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Paris. Philharmonie de Paris. 19-I-2015 ; Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un faune. Pierre Boulez (1925) : Dérive 2. Maurice Ravel (1875-1937) : Rapsodie espagnole, Alborada del gracioso, Pavane pour une infante défunte, Boléro. West-Eastern Divan Orchestra, direction : Daniel Barenboim

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wedocopyrightluiscastillaLe et son chef célébrissime sont venus pour la première fois, lundi soir, faire résonner leurs instruments à la Philharmonie de Paris.

Au premier abord, le nouveau paquebot de la musique classique a des allures légèrement chaotiques : une équipe débordée face à la foule qui attendait dans le froid de passer les portiques de sécurité, une salle inachevée, un public trop nombreux pour que tous puissent être installés à temps avant que l'orchestre ne soit installé et prêt à jouer.

Mais l'orchestre de jeunes venus du Proche Orient et son chef d'humeur espiègle, ont apprivoisé l'atmosphère un peu brouillonne qui régnait alors. , attendait, les bras croisés, que les derniers spectateurs en face de lui prennent place, les saluant même avant de commencer. De retour sur scène pour interpréter Dérive de Boulez (seule pièce qu'il a dirigé avec partition) un pupitre insoumis a déclenché une scène assez cocasse où le chef et ses musiciens ont bataillé pendant plusieurs minutes pour le dompter, avant qu'il ne s'exclame : « la salle est nouvelle! »

Heureusement que la musique a fait oublier les déboires d'organisation. Car le rêve est devenu réalité : personne ne peut nier que l'acoustique de la Philharmonie est époustouflante. A cela s'ajoute la fougue de la jeunesse de cet orchestre complètement atypique. Ce fut un vrai délice de voir ces musiciens s'amuser en réinventant une musique française qui nous connaissons trop bien, cela avec des accents jazzy et de belles surprises dans les soli de bois.

La deuxième partie du concert, consacrée à Ravel, a été ovationnée par le public, qui s'est comme pris d'affection pour cet orchestre. Dans sa grande désinvolture, Barenboim n'a même pas fait semblant de diriger le Boléro : avant l'arrivée des tutti orchestraux de la fin de l'œuvre, il regardait ses musiciens, adossé à la barre son podium, grand sourire aux lèvres, comme manifestant la confiance accordée à ces jeunes gens et les invitant à se passer de lui.

Le , en arrivant à Paris, connaissait-il la grande ambition de la Philharmonie? En tout cas, les musiciens sont parvenus à briser la « rigidité » que l'on attribue trop souvent au concert classique, rappelant quelque part que la musique est certes contemplation esthétique, mais surtout expérience humaine.

Crédit photo : Luis Castilla

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