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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 11-01-2015. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°5 en ut mineur, Op.67 ; Richard Wagner (1813-1883) : Einzug der Götter in Walhall, Siegfried Rheinfart, Siegfrieds Tod und Trauermasch, Waldesrauschen, Der Walkürenritt. Orchestre Symphonique Simón Bolivar du Venezuela, direction : Gustavo Dudamel.

faisait des débuts bruxellois bruyants au pupitre de ses bolivariens vénézuéliens.

Tardivement par rapport à d'autres salles de concerts majeures de la scène européenne, le Palais des Beaux Arts de Bruxelles accueille, pour deux soirs, et son orchestre Símon Bolívar du Venezuela. Si le chef d'orchestre avait déjà dirigé à Bruxelles, il n'était pas encore venu avec son orchestre latino, devenu en quelques années le nouvel étalon musical et « humaniste » de ceux qui rêvent d'une musique classique pour tous, jeune et férératrice (à relativiser au regard de l'ouvrage de Geoff Baker). Le tapis rouge médiatique était déployé pour cet évènement dont le prix des places, même si plutôt raisonnable par rapport aux pratiques d'autres salles européennes, restait très élevé au regard des mœurs bruxelloises !

Il faut tout d'abord saluer l'initiative de de replacer ce concert dans le cadre des attentats de Paris et de prendre Beethoven, l'exemple humaniste, à témoin des horreurs que nous avons vécues.

Avec Gustavo Dudamel, le critique est face à un dilemme. D'un côté, il faut saluer la capacité de ce chef à « jouer de l'orchestre » tel un peintre face à sa palette. Le maestro est capable de faire ressortir des détails ou jouer du rubato pour imposer un effet. De l'autre côté, la culture musicale et stylistique capitule devant une réinterprétation des notes au profit unilatéral d'une démonstration bruyante et clinquante. Avec Dudamel, on n'entend plus Beethoven ou Wagner, mais on écoute un concerto pour orchestre permanent. Dans Beethoven, cela commence mollement, le premier mouvement de la Symphonie n°5 sonne creux et lent. Au fur et à mesure de l'œuvre la qualité des pupitres de l'orchestre parvient à rendre l'écoute attirante avant que le chef ne se lance, brides abattues, à l'assaut du final dans un geste rageur et tapageur !

Changement de registre avec Wagner, joué un « ultra-tutti » (néologisme exclusivement « dudamelien ») : masse de cordes imposante avec 10 contrebasses, vents et cuivres débordants avec huit cors doublés en tête de pont. Même le plateau de la Grande salle Henry Le Bœuf  en semble étriqué ! Pour son épopée wagnérienne, Dudamel a recomposé une « suite » du Ring, qui se termine avec la « Chevauchée des Walkyries », proposée après des extraits du Crépuscule des dieux et de Siegfried. Il faut comprendre le chef car à l'inverse de la « Marche funèbre », la « Chevauchée des Walkyries » se termine en fortissimo ! Dès les premières mesures, les fluctuations de tempo donnent presque la nausée : « l'Entrée des Dieux au Walhalla » est  prise à un train de sénateur avant les embardées des autres extraits. À la tête d'une telle masse instrumentale énorme, le chef fait exploser les décibels pour ravir un public acquis à sa cause, qui se lève, dès la fin de la première partie, comme un seul homme pour saluer ses héros !

Pourtant, le  bilan de ce concert n'est pas négatif ! Il faut reconnaître que le niveau de l'orchestre est stupéfiant : la cohésion des pupitres et les individualités composent un collectif qui n'a rien à envier à nos standards européens que sont le GMJO ou le EUYO. Qu'un pays sans tradition musicale occidentale forte arrive à produire des instrumentistes et un orchestre de ce niveau reste un miracle, source d'admiration et d'émotions.

 

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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 11-01-2015. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°5 en ut mineur, Op.67 ; Richard Wagner (1813-1883) : Einzug der Götter in Walhall, Siegfried Rheinfart, Siegfrieds Tod und Trauermasch, Waldesrauschen, Der Walkürenritt. Orchestre Symphonique Simón Bolivar du Venezuela, direction : Gustavo Dudamel.

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