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Paris. Opéra Garnier. 6/I/15. Ballet Royal de Suède. Juliette et Roméo, de Mats Ek. Chorégraphie : Mats Ek (2013). Musique: Piotr Ilitch Tchaïkovski. Adaptation et arrangements musicaux : Anders Högstedt. Scénographie et costumes : Magdalena Aberg. Lumières : Linus Fellbom. Répétitions et notations : Eva Säfström. Avec les danseurs du Ballet Royal de Suède. Mariko Kida : Juliette. Anthony Lomuljo : Roméo. Arsen Mehrabyan : le père. Marie Lindqvist : la mère. Niklas Ek : le Prince. Ana Laguna : la nourrice. Oscar Salomonsson : Pâris. Dawid Kupinski : Tybalt. Jérôme Marchand : Mercutio. Hokuto Kodama : Benvolio. Daria Ivanova : Rosaline. Jörgen Stövind : Peter. Orchestre Colonne. Bengt-Ake Lundin : piano. Alexander Polianichko : direction musicale.
Grand relecteur de ballets classiques, le chorégraphe suédois Mats Ek revisite pour la première fois Juliette et Roméo. Une version créée en 2013 par le Ballet Royal de Suède, en tournée à l'Opéra Garnier.
On se souvient avec émotion de l'hilarant Giselle ou du célébrissime Lac des Cygnes revu avec cocasserie par Mats Ek. Dans ce Juliette et Roméo puissant et crépusculaire, Mats Ek renouvelle l'exploit et donne de ce classique une nouveau lecture. Tragédie universelle aux accents très contemporains, le chorégraphe s'empare de cette histoire avec intelligence et finesse, ciselant d'extraordinaires rôles solistes et d'étonnants effets de groupe.
L'émouvant solo d'un vieux Prince, incarné par Niklas Ek, la bienveillance espiègle de la nourrice, alias Ana Laguna, la délicatesse de Juliette et de Roméo, le sens de la provocation de Tybalt (Jérôme Marchand), l'arrogance de Mercutio (David Kupinski) ; tous sont exceptionnellement servis par une écriture singulière et percutante.
Mais le chorégraphe ne néglige pas pour autant les scènes de groupe avec un mémorable bal, un marché traversé par des gardes juchés sur des Sedgway ou une bagarre finale qui tourne au règlement de comptes. Le tout avec l'écriture efficace et graphique du chorégraphe suédois, émaillé de mains qui s'agitent, de pieds flex, de grands pliés et d'arabesques expressives.
Légère, la scénographie de panneaux de bois sombre striés et coulissants, permet de glisser facilement d'une scène à l'autre en divisant l'espace. Manipulés par les danseurs eux-mêmes, ces panneaux sont assez neutres pour évoquer tantôt un palais et tantôt une chambre d'amour.
Dans le deuxième acte, on retrouve la formidable Ana Laguna qui arrive, royale, en Sedgway, casque doré vissé sur la tête, avant de se lancer dans un duo burlesque avec Roméo et ses acolytes. Elle oscille entre la joueuse de bonneteau et la noblesse de La Pavane du Maure de José Limon, autre célèbre adaptation shakespearienne. Quelle énergie, quelle présence encore !
Pour clôturer le drame, Mats Ek simplifie l'intrigue. Pas de bannissement, pas de frère Laurnet, pas de poison ni de poignard, mais une mort commune au paradis des amants.
Photos : © Francette Levieux / Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 6/I/15. Ballet Royal de Suède. Juliette et Roméo, de Mats Ek. Chorégraphie : Mats Ek (2013). Musique: Piotr Ilitch Tchaïkovski. Adaptation et arrangements musicaux : Anders Högstedt. Scénographie et costumes : Magdalena Aberg. Lumières : Linus Fellbom. Répétitions et notations : Eva Säfström. Avec les danseurs du Ballet Royal de Suède. Mariko Kida : Juliette. Anthony Lomuljo : Roméo. Arsen Mehrabyan : le père. Marie Lindqvist : la mère. Niklas Ek : le Prince. Ana Laguna : la nourrice. Oscar Salomonsson : Pâris. Dawid Kupinski : Tybalt. Jérôme Marchand : Mercutio. Hokuto Kodama : Benvolio. Daria Ivanova : Rosaline. Jörgen Stövind : Peter. Orchestre Colonne. Bengt-Ake Lundin : piano. Alexander Polianichko : direction musicale.