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Un piano sous les étoiles avec Stephen Kovacevich

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Paris. Salle Pleyel. 16-XII-2014. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n°4 en rém ajeur BWV 828; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n°30 en mi majeur op.109 ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate en si bémol majeur D 960. Stephen Kovacevich : Piano.

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Image 5C'est à que revient l'honneur du dernier récital de la série Piano**** à la Salle Pleyel. En refermant son clavier, le pianiste américain conclut l'un des plus beaux chapitres de cette aventure pianistique en terre parisienne, imaginée il y a plus de 40 ans par .

Le Bach de n'a rien du passe-plat de début de concert, tout juste bon à déplier les articulations. Il est vraiment très surprenant d'entendre l'énergie qu'il déploie dans cette 4e Partita en ré majeur BWV 828, malgré cette position incongrue et si basse qui le contraint à écarter les coudes pour le clavier. Rien d'acétique non plus dans cette pédale parcimonieuse, uniquement au service de la couleur…

Les mouvements rapides fascinent par ce jeu entre orné et ourlé, qui va chercher  jusque dans les diaprures la tension qui maintient sa force motrice. Jamais de corps à corps, juste de grands paysages qui se déploient sans qu'on puisse discerner au juste s'il s'agit d'un Titien ou d'un Turner. On aime la façon dont les choses se jouent loin de la surface, comme dans cette Sarabande qui sait faire du silence une matière musicale à part entière. La surprise, c'est cette Gigue ultra virtuose, dont on ne mesure la célérité qu'une fois la dernière note éteinte. Un sentiment d'ultime éternité.

Dans la  Sonate n°30 de Beethoven, Kovacevitch applique au piano la phrase de Stendhal à propos du roman, ce « miroir que l'on promène le long du chemin ». Le sentiment s'y exprime dans une haletant vivace ma non troppo avec une honnêteté et une rare franchise. Arrivé au seuil du prestissimo, il balaie d'un grand geste quelques imprécisions volatiles avant d'entamer la lente montée qui va se densifiant au fil des variations. L'ensemble est sobre et subtil, à mille lieues d'un Beethoven musculeux et percussif.

Quitte à rester sur ce genre de hauteurs, autant y rester – en bonne compagnie, avec la Sonate en si bémol majeur D.960 de . Inutile de chercher ici la métaphysique d'un Richter ou le lyrisme intérieur d'un Kempff. Ce que nous offre Kovacevitch est de la meilleure eau possible, d'une étendue et d'une profondeur qui confronte les attendrissements aux peurs enfantines. On passe le guet de l'andante sostenuto sans atermoiements ni sensiblerie, uniquement préoccupé par la beauté du son et la tenue des lignes. Une interprétation totalement maîtrisée et qui sait faire de la simplicité du chant une force expressive. Plus qu'un récital, une leçon.

Crédit photographique : Pianoalyon

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Paris. Salle Pleyel. 16-XII-2014. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n°4 en rém ajeur BWV 828; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n°30 en mi majeur op.109 ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate en si bémol majeur D 960. Stephen Kovacevich : Piano.

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