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Inauguration du grand auditorium de la Maison de la Radio à Paris

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Paris. Auditorium de la Maison de la radio. 14-XI-2014.

Henri Dutilleux (1916-2013) : Fanfare de Slava; Richard Wagner (1813-1883) : Tannhäuser (ouverture); Richard Strauss (1864-1949) : Le Chevalier à la rose (suite) ; Maurice Ravel (1875-1937) : Boléro. Orchestre national de France, direction Daniele Gatti.

Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Roméo et Juliette (suite), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Ave verum corpus K618 ; Maurice Ravel : Daphnis et Chloé (suite n° 2). Orchestre Philharmonique de Radio France, Chœur de Radio France (Stéphane Petitjean, chef de choeur), direction Myung-Whun Chung.

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Acte I de la mise au niveau de Paris aux standards internationaux en matière de salle symphonique, avant l'inauguration de la Philharmonie en janvier prochain, la Maison de la Radio inaugurait son grand auditorium avec un programme de démonstration mettant en valeur ses deux orchestres, le National et le Philharmonique.

Les édiles se pressaient pour l'événement, jusqu'à Manuel Valls. On ne comptait plus les ministres et présidents d'autorités de tutelles actuels et passés, une abondance très réjouissante (on a suffisamment regretté dans ces colonnes leur absence d'intérêt pour la musique classique) qui toutefois contrastait avec l'absence de pilotage politique de la Philharmonie dénoncée il y a encore peu par Jack Lang… sur les ondes de Radio France. Est-ce d'ailleurs pour cela que fit un hommage court mais bien appuyé à la Maire de Paris Anne Hidalgo pour son soutien à… la Maison de la Radio? Clin d'œil malicieux ou suggestion habile à faire plus et mieux pour cet autre grand projet?

Venons-en à l'essentiel, la salle et son acoustique. Ce qui a été annoncé par ses promoteurs avec une certaine fanfaronnade, sur l'intimité de cette salle, la chaleur de son acoustique, la proximité du public qui entoure l'orchestre placé au centre d'une arène (un effet renforcé par le parquet de couleur crème qui pourrait être du sable), tout cela est exact. Jusqu'à présent, seule la salle Cortot pouvait s'enorgueillir de proposer à Paris une acoustique irréprochable pour les formations instrumentales, la rénovation de la Salle Pleyel n'ayant pas réalisé toutes ses promesses.

L'auditorium de la maison de la Radio, conçu par Gaspard Joly et Jean-François Bonne du cabinet français Architecture-Studio, donne à la capitale sa première salle idoine pour formation orchestrale. La Philharmonie ajoutera, on l'espère ardemment, une autre salle de premier plan, mais elle ne pourra supplanter cet auditorium. Hector Berlioz pestait contre les salles trop grandes où le son se perd, il aurait adoré les proportions de cette salle. Au fond, c'est un luxe inouï de pouvoir proposer une formation de 100 musiciens dans une salle qui semble de jauge modeste avec pourtant 1400 places.

La succession des deux orchestres a pu permettre de saisir facilement l'identité de ces deux formations. Au fondu orchestral cultivé par avec le National, à une certaine rondeur romantique germanique qui n'est pas exclusive de rigueur comme il le démontra dans le Boléro, oppose une culture musicale chambriste qui s'entend aussi bien dans la manière de jouer ensemble que de laisser les personnalités s'exprimer (magique intervention de la flûtiste dans Daphnis et Chloé). Il a démontré que l'orchestre était aussi à l'aise dans les brumes impressionnistes françaises que dans l'éclat russe (quoique Berlioz n'est pas loin) de Roméo et Juliette de Prokofiev. Et l'acoustique se prête à ces esthétiques opposées avec une plasticité étonnante, elle est suffisamment  discrète pour laisser le son monter naturellement, suffisamment précise pour que les interventions solistes comme les tutti, les chœurs comme les instruments, emplissent tout l'espace sans faiblesse ni saturation.

L'auditorium de la Maison de la Radio propose incontestablement une expérience auditive inédite à Paris pour la musique orchestrale. Au même moment à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, le robot européen Philae reprenait vie de manière inespérée et réussissait son forage sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Heureux présage pour la musique classique, que certains penseraient en voie d'hibernation ? En tout cas, quelle soirée!

Crédit photographique : Radio France

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Paris. Auditorium de la Maison de la radio. 14-XI-2014.

Henri Dutilleux (1916-2013) : Fanfare de Slava; Richard Wagner (1813-1883) : Tannhäuser (ouverture); Richard Strauss (1864-1949) : Le Chevalier à la rose (suite) ; Maurice Ravel (1875-1937) : Boléro. Orchestre national de France, direction Daniele Gatti.

Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Roméo et Juliette (suite), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Ave verum corpus K618 ; Maurice Ravel : Daphnis et Chloé (suite n° 2). Orchestre Philharmonique de Radio France, Chœur de Radio France (Stéphane Petitjean, chef de choeur), direction Myung-Whun Chung.

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