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Paris. Opéra Garnier. 21-X-2014. Ballet de l’Opéra national de Paris : Rain . Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker (2001). Musique : Steve Reich Music for eighteen musicians pour ensemble avec voix (1976). Décors et lumières : Jan Versweyveld. Costumes : Dries van Noten. Ensemble Ictus, Synergy Vocals, direction : George-Elie Octors. Avec Valentine Colasante, Muriel Zusperreguy, Christelle Granier, Sae Eun Park, Léonore Baulac, Amélie Lamoureux, Laura Bachman, Vincent Chaillet, Nicolas Paul, Daniel Stokes.
Magnifique soirée à Garnier avec la reprise de Rain, d'Anne Teresa De Keersmaeker. Créée en 2001, cette pièce jubilatoire est déjà un classique.
Pour cette reprise de Rain, deux ans et demi après sa transmission à la compagnie par Anne Teresa De Keersmaeker, plus d'étoile, mais une génération montante de coryphées, de sujets et de premiers danseurs qui s'empare du plateau, épaulés par l'expérience d'Amélie Lamoureux. Cette juvénilité, cette fraîcheur, est le moteur principal de la jubilation qui sourd de chaque geste et de chaque sourire.
En queue de cheval et pantalon ample, ou en robe légère et cheveux lâchés, on retrouve les merveilleuses Valentine Colasante, Muriel Zusperreguy et Leonore Baulac, accompagnée aujourd'hui de Laura Bachman, Christelle Granier et Sae Eun Park, sans oublier Amélie Lamoureux, déjà citée. Tantôt espiègles et volontaires, parfois joueuses ou mélancoliques, allant jusqu'à l'abandon, elles jouent de tous les registres expressifs. Plus mûrs, les trois garçons (Vincent Chaillet, Nicolas Paul et Daniel Stokes) sont un pivot solide et posé à cette délicate exubérance féminine.
A mesure que les joues se colorent et que les émotions affleurent, les costumes se teintent de rose, passant de la couleur chair au fuchsia soutenu, au fil de l'avancement du spectacle. Au bout d'une heure, lorsque la fatigue aura alourdi les corps, l'intensité de la couleur de leur costume ira décroissante, revenant vers le beige originel. Ce n'est qu'à ce moment là qu'Anne Teresa De Keersmaeker s'autorisera un duo plus intime, au corps à corps, d'un couple d'élus frémissants et transpirant de sensualité.
Comme celle de Philip Glass, que l'on a vu s'épanouir quelques jours plus tôt dans Dance de Lucinda Childs au Théâtre de la Ville, la musique minimaliste de Steve Reich montre dans ce spectacle son aptitude presque magique à soutenir la danse. Son caractère hypnotique, ses infinies variations, ses subtilités rythmiques forment une trame sur laquelle les interprètes peuvent broder, à l'image du rideau de fils de soie qui encercle le plateau et qu'ils traverseront tous ensemble dans un spectaculaire unisson soutenu par les maracas. Dans la fosse, légèrement surélevée pour l'occasion, l'interprétation est parfaite : précise, millimétrée, dans l'esprit d'un concert de danse. Une soirée magnifique pour une pièce qui est déjà devenu un classique !
Photos © Benoîte Fanton / Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 21-X-2014. Ballet de l’Opéra national de Paris : Rain . Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker (2001). Musique : Steve Reich Music for eighteen musicians pour ensemble avec voix (1976). Décors et lumières : Jan Versweyveld. Costumes : Dries van Noten. Ensemble Ictus, Synergy Vocals, direction : George-Elie Octors. Avec Valentine Colasante, Muriel Zusperreguy, Christelle Granier, Sae Eun Park, Léonore Baulac, Amélie Lamoureux, Laura Bachman, Vincent Chaillet, Nicolas Paul, Daniel Stokes.