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Paris. Fondation Dosne-Thiers. 5-X-2014. Saint-Saëns (1835-1921) ; Schumann (1810-1856) ; Debussy (1862-1918) ; Brahms (1833-1897). Isabelle Oehmichen, piano, Ladislav Szathmary, violoncelle
Un duo de charme pour deux grandes sonates, dans le plus beau des hôtels particuliers de la Nouvelle Athènes.
Appassionato en diable, ce concert s'ouvre dans la tornade romantique, un peu tzigane, de l'Allegro de Saint Saëns, envols d'archet de Ladislav Szathmary et phrasés modulés du piano d' Isabelle Oehmichen. Leur interprétation attentive et sensible fait sentir à la fois le romantisme de Saint-Saëns et ce côté un peu sombre qui le caractérise. Suivent Trois pièces dans le ton populaire de Schumann. La première, presque dansée par les deux instruments, reste dans le mode passionné. Tournoiement virtuose du piano et séduction du violoncelle. Langsam est comme une berceuse que chante le violoncelle de Ladislav Szathmary. Le piano lui répond par des notes douces et ciselées. Stark und markiert, la troisième pièce jouée avec énergie et brio, évoque de nouveau une danse populaire.
Suivent deux Sonates. Celle de Debussy, sobre et élégante, nous fait encore mieux entendre le dialogue, l'entente étroite des interprètes, cette complicité délicieuse qui crée l'émotion. À la fois léger et profond, le violoncelle laisse sa juste place au piano qui sait aussi se contenir pour ne pas s'imposer. Jazzy avec le souffle qu'il faut, les deux interprètes se suivent et se répondent. La musique est mélodieuse, riche aussi de l'humour léger de Debussy que les interprètes se font une joie de souligner de leur interprétation à peine malicieuse qui libère et réconforte.
Dès le début de la Sonate N°1 de Brahms, la voix rauque, veloutée du violoncelle, se pose tranquille sur les accords du piano, et sonne juste. Ladislav Szathmary déploie la poésie de Brahms qu'enchante à son tour le piano d'Isabelle Oehmichen. C'est sombre et gai à la fois et leurs deux voix se mêlent dans leurs différences, harmonieuses, l'une portant l'autre et la musique, comme deux ailes, jusqu'au final aérien.
Isabelle Oehmichen et Ladislav Szathmary ont donné en bis une pièce toute en douceur et mélancolie, Ösz, l'Automne, du compositeur hongrois Gabor Lisznyai, mélodie nostalgique qui semblait évoquer non seulement l'adieu temporaire à l'été mais l'adieu actuel au déroulement naturel des saisons, dont on ne sait s'il reviendra…
Photos : © Vincent Berczy
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Paris. Fondation Dosne-Thiers. 5-X-2014. Saint-Saëns (1835-1921) ; Schumann (1810-1856) ; Debussy (1862-1918) ; Brahms (1833-1897). Isabelle Oehmichen, piano, Ladislav Szathmary, violoncelle