Roth grave deux célèbres poèmes symphoniques de Richard Strauss

Un disque bien joué et vient enrichir un catalogue enregistré gigantesque dans lequel élire une version de référence pour soi-même constitue un pari bien audacieux, voire impossible.

Pour l'année du 150^eanniversaire de la naissance de Richard Strauss les commémorations en son honneur ont enrichi un peu plus la renommée d'un des compositeurs les plus joués au monde. Depuis sa mort en 1949 sa musique a sans cesse crû en popularité, popularité qui accompagna pratiquement toute une existence chargée de gloire.

Servi par les plus fameux interprètes vocaux et instrumentaux de la planète (et aussi les autres), le catalogue straussien s'est répandu partout et dresser la liste des concerts et des enregistrements serait une tâche colossale. Les maisons d'opéra proposant ses œuvres, presque toutes des chefs-d'œuvre, se trouvent sur tous les continents : ces chefs-d'œuvre qui ont connu la gloire tant à l'opéra que dans les salles de concert face aux meilleures phalanges. Ce foisonnement d'interprétations entretient la planète Strauss et somme toute cet anniversaire ne fit que conforter ce que l'on savait et aimait chez ce musicien génial. Ce capital incomparable reçoit encore jour après jour, de toutes parts, des intérêts incessants. Pour l'heure, c'est le chef français François-Xavier Roth qui défend, face à l'Orchestre symphonique du Sudwestfunk (SWR de Baden-Baden) deux poèmes symphoniques. L'un n'est autre que le célèbre Ainsi parla Zarathoustra, créé à Francfort-sur-le-Main en 1896 par le compositeur dont les mesures d'introduction parleront même à ceux qui ne fréquentent pas le maître bavarois. Cette magnifique construction stimulée par une rencontre littéraire et philosophique avec Friedrich Nietzsche appartient au meilleur de ses œuvres orchestrales. A l'opposé, Aus Italien, une fantaisie symphonique qu'il dirige en création à Munich en mai 1887 se range dans la catégorie des œuvres romantiques vaguement descriptives dont la richesse, la suavité et l'opulence orchestrales se suffisent à elles-mêmes et se rapproche par l'esprit de Franz Liszt mais aussi de Mendelssohn et Brahms. Tout cela est parfaitement intégré et joué et vient enrichir un catalogue enregistré gigantesque dans lequel élire une version de référence pour soi-même constitue un pari bien audacieux, voire impossible.