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« Ce week-end de clôture montre, en seulement 2 ans, le très haut niveau de ce jeune festival »

Pour sa troisième édition, le festival Mozart@Augsbourg anime la rentrée de cette belle ville bavaroise située entre Stuttgart et Munich. Fondé en 2012, par le pianiste allemand Sebastian Knauer et son compère , le festival fait briller cette cité historique, lumière de la Renaissance en Allemagne et qui fut longtemps un très grand centre financier sous la houlette de la famille Fugger.

De cette période historique florissante, il reste des lieux magnifiques, propices à une combinaison idéale entre la musique, les artistes et l'architecture. Mais Augsbourg, c'est aussi Mozart, car la famille de l'enfant prodige y vécu et (le paternel) y naquit avant de s'imprégner de l'esprit de cette république à la tolérance religieuse grande. Programmateur du festival, Sébastian Knauer a concocté une affiche de très haut niveau, avec rien moins que des concerts et des récitals de , , ou , et un concert de clôture avec le , petit exemple des artistes qui se produisaient pendant les 15 jours de la manifestation, drainant un public attentif et nombreux. Quant à Sébastian Knauer, il se mit au piano lors de deux concerts, mais sans jamais monopoliser les débats. Il était fascinant de voir, en marge des concerts, ce musicien débordants d'idées, dialoguer avec le public ou s'enthousiasmant pour d'autres artistes.

Dans le temple protestant Saint Ulrich, à l'acoustique presque miraculeuse, le pianiste offrait un récital intimiste, éloigné des grosses mécaniques de Scriabine ou Rachmaninov auxquelles son nom est traditionnellement attaché. Avec Schubert en ouverture (Sonate D 279 et Allegretto D346), le pianiste surprend. Fuyant un Schubert nostalgique et embué dans des vapeurs romantiques, Volodos impose une lecture franche qui met en avant, comme rarement, la structure de construction. Schubert est vu ici comme un continuateur de la modernité beethovénienne. Avec Brahms (6 Klavierstücke, op. 118), le geste est plus ample, mais toujours juste et le pianisme est précis. Mais c'est dans la seconde partie, intégralement dédiée à Schumann (Kinderszenen, op. 15 et Fantasie, op. 17) que l'on atteint un absolu musical. La digitalité, tout simplement exceptionnelle, est au service de la radicalité du message schumannien, fusion de la forme et du fond. La beauté des textures de la Fantaisie et la force de ses contrastes ressortent ici avec une évidence et une intelligence exemplaires. Ovationné par le public, nous emmène dans une explosion de « bis » qui se ponctue par une interprétation débridée et ultra-virtuose de La Vie Brève de .

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En clôture du festival, le Hagen Quartett se dédiait intégralement à Mozart. Fondé en 1981, ce quatuor, selon la quasi-unanimité du milieu musical, est certainement le meilleur quatuor actuel. Tout au long des 3 quatuors (KV 458, 428 et 589), les Hagen font preuve d'une perfection totale, stylistiquement magistraux et capables de faire ressortir une infinie palette de nuances. Sans forcer, le dialogue est toujours relancé et il séduit l'oreille et l'esprit. Devant l'enthousiasme communicatif du public, les musiciens concèdent même un « bis » en apesanteur : le dernier mouvement du quatuor en sol majeur, KV 387 de Mozart évidement.

Ce week-end de clôture montre, en seulement 2 ans, le très haut niveau de ce jeune festival, porté par des ambitions locales et des initiatives privées afin de faire de la belle ville d'Augsbourg  un passage obligé sur le chemin des festivals et des villes à visiter. Située à quelques centaines de kilomètres des frontières française et suisse, le Festival d'Augsbourg est un évènement à suivre en cette période qui voit les saisons reprendre timidement.

Crédits photographiques : Markus Winkler

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